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Le meurtre de Yihia Sinwar : Une escalade pour la résistance palestinienne
Un rapport de la revue Foreign Policy a souligné que l’assassinat par Israël de Yihia Sinwar, le chef du bureau politique du mouvement de résistance islamique Hamas, ne fera qu’accroître la détermination du groupe. Bien que cela puisse sembler un succès important sur le moment, l’histoire montre qu’avec le temps, d’autres dirigeants émergeront, comme cela s’est toujours produit, et la résistance continuera.
Une résistance indéfectible
Stephen Cook, expert en affaires du Moyen-Orient et chroniqueur pour la revue, a noté que l’histoire prouve l’impossibilité d’éliminer un mouvement de résistance simplement en assassinant ses membres. La mort de leurs leaders n’intimide pas ceux qui portent la cause; au contraire, cela incite à redoubler d’efforts pour atteindre leurs objectifs.
Il a ajouté que la résistance n’est pas un projet « stérile », mais un « élément essentiel de l’identité de ceux qui y adhèrent ». C’est pour cette raison que Sinwar aurait préféré mourir sur le champ de bataille, frappé par un obus de char, croyant que cela renforcerait la résistance.
Un avertissement aux Israéliens
Cook a mis en garde les Israéliens de ne pas se laisser emporter par les célébrations et la distribution de douceurs tout en ignorant la réalité. Il a rappelé des figures emblématiques telles qu’Ahmad Yassine, Khalil al-Wazir (Abou Jihad), Abbas al-Moussawi, ou encore le fondateur du mouvement Jihad islamique, Fathi al-Shiqaqi. Bien qu’Israël ait réussi à les éliminer, la résistance a perduré.
L’illusion d’un succès
Il a également noté qu’en dépit de l’habileté des Israéliens à venger le sang de leurs compatriotes, ils n’ont jamais réussi à mettre un terme réel à la résistance au cours des dernières décennies. Qu’est-ce qui pourrait les amener à penser que l’assassinat de Sinwar produira un résultat différent cette fois-ci ?
Conséquences du meurtre
Selon Cook, l’assassinat de Sinwar par Israël ne brisera pas le Hamas, mais attisera plutôt la colère et le désir de vengeance parmi ses membres, tout comme l’assassinat de Hassan al-Banna, le fondateur des Frères musulmans, en 1949, n’a pas affaibli le mouvement.
Une stratégie inefficace
Cook compare la stratégie israélienne, qui consiste à cibler les leaders des mouvements, à la mentalité des États-Unis après les attentats du 11 septembre. Bien que les forces américaines aient tué Osama ben Laden et son successeur Ayman al-Zawahiri, Al-Qaïda a survécu, tout comme l’État islamique après l’élimination de son chef Abou Bakr al-Baghdadi. Ces organisations continuent de représenter une menace, même aujourd’hui.