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L’impact de la doctrine militaire chinoise en Afrique
Une récente fuite de documents révèle la doctrine militaire chinoise émise par la CIA en 1963, qui présente une grande concordance avec les publications actuelles du ministère de la Défense chinois. Cela indique qu’il n’y a pas eu de changement radical dans cette doctrine, mais plutôt une évolution naturelle en phase avec les technologies de guerre modernes telles que la cyberguerre et les conflits spatiaux. Cette adaptation vise également à répondre à la nécessité d’interventions militaires en dehors de la région, dans le cadre de la protection des intérêts économiques chinois, notamment la sécurisation des routes maritimes le long des côtes asiatiques jusqu’à la mer Rouge.
Politique nouvelle
Depuis quelques années, la politique étrangère chinoise, notamment sous la présidence de Xi Jinping, a évolué d’une approche prudente vers une initiative plus active, visant à développer les relations internationales et atteindre les objectifs stratégiques de la République. Contrairement aux politiques occidentales, la Chine prône un modèle de bénéfice mutuel basé sur le principe de « tous gagnants », centré sur l’Initiative ceinture et route, lancée par Xi Jinping en 2013.
La Chine a accru son intérêt envers l’Afrique, considérée comme stratégique pour la sécurité économique et maritime de Pékin. En effet, la majorité des échanges maritimes entre la Chine et l’Europe passent par le détroit de Bab el-Mandeb, exposant ainsi le commerce chinois aux menaces de piraterie et aux tensions régionales.
Relations historiques
Les relations entre la Chine et l’Afrique ont commencé après la déclaration de la République populaire de Chine en 1949, reposant principalement sur l’assistance économique et le soutien aux mouvements d’indépendance. Cependant, à la fin du XXe siècle, ces relations ont évolué, intégrant des aspects économiques, politiques et militaires.
La période de réforme qui a débuté en 1978 a marqué un tournant dans la politique étrangère chinoise, avec un accent mis sur le développement économique, faisant passer les échanges de l’aide à la coopération commerciale et aux investissements.
Forum de coopération sino-africaine
La création du Forum de coopération sino-africaine (FOCAC) en 2000 a établi une plateforme institutionnelle pour renforcer les relations économiques entre la Chine et les pays africains. Avec des engagements financiers importants, la Chine cherche à développer les infrastructures en Afrique et à promouvoir un partenariat solide.
La pandémie de COVID-19 a posé des obstacles au forum, mais les réunions récentes ont permis un réajustement des relations basées sur des projets plus accessibles et durables.
Expansion militaire chinoise
La Chine considère essentiel d’étendre sa présence militaire au-delà de la défense régionale pour soutenir ses objectifs stratégiques, sécuriser ses investissements étrangers et renforcer son influence mondiale.
Ce processus comprend des exercices conjoints, des ventes d’armes, et le déploiement d’un nombre croissant de conseillers militaires en Afrique et dans d’autres régions stratégiques.
Renforcement de la présence militaire
La présence militaire chinoise en Afrique se manifeste à travers plusieurs initiatives, notamment l’implication dans des missions de maintien de la paix, la lutte contre la piraterie, et le développement de relations militaires avec de nombreux pays africains. La création de la base militaire à Djibouti en 2017 est un exemple clé de cette expansion.
Cette base est conçue pour soutenir les opérations navales de la Chine et protéger les lignes de communication maritimes.
Difficultés d’expansion militaire
La Chine fait face à des défis importants dans son expansion militaire, notamment des relations avec des pays hostes influencés par les puissances occidentales. L’absence d’un soutien militaire significatif face à des partenaires concurrents, comme ceux des États-Unis, limite également l’impact de sa présence.
Bien que la Chine s’efforce d’établir des partenariats militaires, la qualité de son armement est souvent perçue comme inférieure à celle de ses homologues américains et européens.
Une stratégie de gagnant-gagnant
En conséquence, la Chine semble privilégier une approche collaborative en Afrique, visant à créer des partenariats basés sur le principe du « gagnant-gagnant ». Plutôt que de reproduire les modèles coloniaux occidentaux, elle s’engage à soutenir le développement économique et sécuritaire pour répondre aux besoins locaux tout en protégeant ses intérêts stratégiques.