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Préoccupations en Israël : La vulnérabilité des abris face aux attaques
La récente bataille « Tempête d’Al-Aqsa » lancée par le mouvement de résistance islamique (Hamas) contre les colonies à la périphérie de Gaza et les localités israéliennes du sud a soulevé des questions sur la préparation du front intérieur israélien face aux attaques par roquettes. L’intensification des frappes sur différents fronts a révélé que les salles sécurisées dans les maisons et appartements n’offrent pas une protection totale contre les frappes directes et les attaques des combattants, ne fournissant qu’une faible protection contre les éclats d’obus et les drones explosifs.
Des données locales indiquent qu’une grande proportion des abris publics dans les villes israéliennes n’est pas prête pour les situations d’urgence, environ 28 % de la population n’ayant accès à aucun type d’abri, souffrant de ce que l’on appelle le « gap de refuge ».
Genèse et évolution des abris en Israël
La conception des abris en Israël a émergé immédiatement après la Nakba de 1948, dans le but de protéger les Juifs des attaques armées des combattants palestiniens. Cette nécessité a été encadrée par la Knesset à travers la loi sur la protection civile de 1951, qui exige un abri dans chaque bâtiment, qu’il soit public ou privé.
La responsabilité de la construction des abris privés incombe aux entrepreneurs, tandis que la construction et l’entretien des abris publics sont de la responsabilité des autorités locales et de la direction du front intérieur de l’armée israélienne.
Au fil des décennies, plusieurs types de zones protégées ont été développés en Israël : espaces protégés pour les bâtiments à plusieurs étages, les maisons de deux étages, les salles sécurisées, les abris privés et les abris publics. Au cours de la guerre actuelle sur plusieurs fronts, des parkings souterrains dans les centres commerciaux et les hôpitaux ont également été utilisés.
La nécessité de salles sécurisées dans chaque nouvelle habitation
La nécessité de renforcer le front intérieur avec des salles sécurisées et des abris a été mise en avant lors de la Guerre du Golfe en 1991, lorsque le régime de l’ancien président irakien Saddam Hussein a tiré des missiles sur le territoire israélien. À la fin de cette guerre, les systèmes de protection civile ont été modernisés, imposant que chaque nouvelle habitation soit dotée d’une salle sécurisée.
Selon les réglementations, l’espace protégé dans une maison particulière doit avoir une superficie nette d’au moins 5 mètres carrés, sans dépasser 12,5 mètres carrés. Les réformes ont également entraîné la privatisation des services de protection civile, transférant la responsabilité de la construction des abris publics aux autorités locales et aux comités d’urbanisme.
État des abris publics et leur préparation face à la guerre
Il existe environ 12 000 abris publics en Israël, inspectés tous les trois ans par la direction du front intérieur pour s’assurer de leur préparation. Selon le journal économique « Globes », la guerre débutée le 7 octobre 2023 a révélé que plus de 50 % des abris publics ne sont pas prêts à protéger les Israéliens en cas d’urgence.
Le rapport du contrôleur d’État israélien sur la Seconde Guerre du Liban en 2006 n’a pas été suffisamment pris en compte, indiquant que les abris publics ne peuvent pas fournir une protection adéquate et que des centaines de milliers de vieux appartements ne disposent pas de salles sécurisées.
État général des abris et des salles sécurisées face à la guerre actuelle
En plus des abris publics, environ 700 000 salles sécurisées existent, représentant le nombre d’unités résidentielles construites depuis 1992. Environ 20 000 abris privés dans les bâtiments à plusieurs étages desservent 481 000 unités résidentielles, selon les données du département de recherche de la Knesset israélienne.
Cependant, malgré 34 ans de réglementation exigeant la construction de salles sécurisées, plus de 700 000 logements en Israël n’en disposent pas, la plupart étant des maisons anciennes construites avant 1990.
Protection offerte par les abris et salles sécurisées contre les missiles
Un rapport du journal « Haaretz » a souligné que les événements du 7 octobre 2023 ont montré que les salles sécurisées ne sont conçues que pour un type de menace spécifique, comme les éclats de missiles à longue portée, et ne sont pas efficaces contre les frappes directes ou d’autres menaces inconnues. Environ 28 % des Israéliens n’ont pas de protection adéquate contre les attaques par missiles.
Environ 38 % utilisent des salles sécurisées privées, tandis que 27 % dépendent des abris collectifs dans les immeubles. Environ 6 %, soit environ 700 000 personnes, utilisent les abris publics, mais il n’est pas certain que ces derniers les protègent efficacement.
Causes de l’écart dans les espaces protégés en Israël
Les politiques gouvernementales et le manque d’efficacité dans la création d’abris ont créé ce que l’on appelle la « gap de refuge », une estimation de 28 % de la population souffrant d’un manque de protection adéquate. Ce manque résulte de la construction d’immeubles résidentiels sans abris dans les vieux quartiers des grandes villes, ainsi que d’une absence d’abris publics suffisants, notamment dans les localités arabes.
Situation des abris dans les localités arabes
Environ 2 millions de Palestiniens vivent à l’intérieur de la ligne verte, et des données montrent une préparation insuffisante de la communauté arabe face à un scénario d’attaques par missiles. Il n’existe pas d’abris publics dans les localités arabes, et une enquête auprès de 58 autorités locales arabes a révélé que 72 % d’entre elles estiment qu’il y a un manque d’équipements de premiers secours, et 65 % des maisons arabes ne disposent pas d’abris ou de salles sécurisées.