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Sommet Corée-Afrique : Prêts et Subventions contre Ressources
Plus tôt ce mois-ci, la Corée du Sud a rejoint la compétition pour les ressources du continent africain en accueillant le tout premier sommet coréo-africain dans la capitale Séoul. Ce pays s’ajoute ainsi à d’autres puissances telles que la Chine, le Japon, l’Inde, la Turquie, la Russie, l’Amérique, la France et le Brésil qui rivalisent pour les ressources de l’Afrique depuis la fin de la Guerre froide, dans un partenariat loin d’être équitable.
La Corée du Sud : un nouveau joueur en Afrique
La Corée du Sud, caracolant parmi les économies émergentes, a réalisé un miracle économique en un laps de temps court par rapport aux puissances occidentales traditionnelles, voire même à la Chine et au Japon. Ses relations avec l’Afrique sont très récentes, le pays s’étant intéressé au continent africain au début du siècle actuel, avec un engouement croissant ces dix dernières années uniquement.
Accords et Prêts : dans l’intérêt de qui ?
Les trente dernières années ont vu un intérêt croissant de la Corée du Sud pour le continent africain, avec le volume des échanges commerciaux passant de 900 millions de dollars en 1990 à plus de vingt milliards l’année dernière. Les investissements directs ont également augmenté, passant de soixante millions de dollars à environ dix milliards pendant la même période.
Soutien et Aides
Le gouvernement coréen a annoncé un fonds de quatorze milliards de dollars pour financer les exportations vers l’Afrique, ainsi que pour renforcer le commerce et les investissements sur le continent. Par ailleurs, dix milliards supplémentaires ont été alloués sous forme d’aides au développement pour les nations africaines d’ici 2030. La Corée du Sud augmentera également son assistance alimentaire vers le continent, en fournissant plus de cent mille tonnes de riz en partenariat avec le Programme alimentaire mondial.
Attentes concernant les résultats du sommet
La Corée du Sud a clairement défini son objectif lors du sommet : accroître le volume des échanges commerciaux avec les pays africains et intensifier les investissements dans les secteurs nécessaires à l’industrie coréenne. Cependant, le pays s’est abstenu de tout accord lié à la sécurité et la défense, contrairement à la coopération entre l’Afrique et les grandes puissances telles que la Russie, l’Amérique et la France.
Conclusions
L’Afrique a acquis un nouveau partenaire qui croit en principe du partenariat équitable, sans imposer de conditions politiques ou s’ingérer dans les affaires internes des nations africaines. Cependant, dans la pratique, les conséquences pourraient ne pas être favorables aux pays africains, car la Corée poursuivra les mêmes pratiques que les autres partenaires, achetant des matières premières à bas prix pour les revendre sous forme de produits manufacturés plus coûteux.