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Mangoball, quand lancer des mangues devient un sport au Brésil
Quand ils étaient adolescents dans la forêt amazonienne, les frères Hildebrando appréciaient de lancer des mangues en même temps. Ils devaient attraper le fruit avant qu’il ne touche le sol, mais ce passe-temps s’est transformé en un véritable sport.
Roy Hildebrando, 44 ans, explique : « Au début, c’était juste un jeu simple entre nous. Mon frère Rogério lançait la mangue et je la lui renvoyais. Mais après un certain temps, je me suis dit que ce serait plus amusant si nous lancions tous les deux des mangues en même temps. »
En voyant les adolescents pratiquer ce jeu rapide à Belém, dans l’État du Pará, les proches ont été impressionnés et ont commencé à y jouer aussi.
Ce divertissement est devenu un véritable sport, pratiqué dans différentes régions du Brésil selon des règles définies. Les balles ovales ont remplacé les mangues.
Hildebrando a établi des règles et choisi l’équipement approprié pour la pratique du Mangoball.
Les règles du jeu sont simples
À l’instar du volleyball, un point est marqué si la balle touche le sol de l’équipe adverse ou est lancée en dehors du rectangle. En cas de score simultané en une seule action, le point est rejoué.
Pour remporter le match, il faut gagner deux sets de 12 points. Le jeu peut se jouer en simple ou en double, avec jusqu’à 3 joueurs de chaque côté. Chaque confrontation dure entre 15 et 25 minutes.
Adriana Matias, professeur d’éducation physique de 46 ans qui pratique le Mangoball depuis 2007, déclare avec enthousiasme que c’est « un sport très dynamique, avec deux balles, ce qui le rend amusant ».
Un jeu rapide
Le « Mangoball », comme on appelle ce jeu étrange (mangue + ballon), a trouvé sa place sur la célèbre plage de Copacabana à Rio de Janeiro, où de nombreux sports de plage sont pratiqués.
Sur la plage de Copacabana, certains passants interrompent leur promenade pour regarder les échanges. Betty Pyaji, thérapeute physique de 53 ans, explique : « Ce qui m’a frappé, c’est la nécessité de beaucoup de mouvement ».
Sur le sable doré et chaud, la zone de compétition ressemble à un terrain de beach-volley. Un rectangle de 5 mètres de large sur 10 mètres de long, bordé de cordes bleues et surmonté d’un filet haut.
Cependant, la balle utilisée, faite de polyuréthane, est ovale, de la taille d’une mangue et environ 3 fois plus petite qu’un ballon de rugby.
Le Mangoball teste les réflexes des joueurs car les balles sont lancées en même temps, il faut attraper la prochaine balle de l’adversaire avant d’envoyer la sienne.
Présentée au Président
Ce sport compte environ deux mille followers, avec des associations régionales dans les États de Rio de Janeiro (Sud-Est), Pará (Nord), Ceará (Nord-Est) et dans le district fédéral de Brasilia (Centre-Ouest), selon Hildebrando, qui a promu ce jeu dans 11 pays d’Europe, d’Asie et d’Amérique du Sud.
Le Mangoball reste un sport méconnu au Brésil, pays de 200 millions d’habitants, mais il a été officiellement reconnu comme une « compétition sportive » par la municipalité de Belém en 2016.
En juin dernier, lors d’une visite officielle dans cette ville qui accueillera en 2025 la Conférence des Parties sur le climat (COP30), elle a été présentée au Président Lula da Silva.
Katia Lissa, présidente de l’union du Mangoball à Rio, affirme que c’est « un sport inclusif, pratiqué par des personnes de tous âges et de toutes classes sociales. Il aide à améliorer de nombreux aspects physiques, en particulier les réflexes et l’agilité. Le Mangoball possède tous les éléments de la croissance ».
Katia rêve de voir son sport figurer aux Jeux olympiques d’été, même si elle est à des années-lumière de la popularité du football ou du volleyball au Brésil.
