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Les tensions politiques en Thüringe s’intensifient après les élections récentes, alors que la CDU commence à critiquer ouvertement Sahra Wagenknecht, la dirigeante du BSW. Les discussions pour former une nouvelle coalition sont au point mort, et les déclarations des responsables politiques révèlent des divergences croissantes.
Andreas Jung attaque Wagenknecht
Le 28 octobre, le vice-président de la CDU, Andreas Jung, a accusé Sahra Wagenknecht de formuler des « demandes absurdes » lors des négociations en cours en Thüringe et en Saxe. Dans une interview accordée au « Morgenmagazin » de ZDF, Jung a déclaré : « Sahra Wagenknecht est le problème », faisant référence aux discussions qui stagnent. Il a critiqué la présidente du BSW pour avoir tenté de compromettre des négociations qui devraient se dérouler de manière pragmatique sur le terrain.
« Il est crucial que les négociations se poursuivent calmement et avec le temps nécessaire », a-t-il ajouté, soulignant que la principale question était de savoir si l’on se concentrait sur le bien-être de Thüringe ou sur l’auto-promotion de Mme Wagenknecht.
La CDU réaffirme ses principes
Lors d’une émission sur ARD, le président de la CDU, Friedrich Merz, a déclaré que sa formation ne renoncerait pas à ses principes fondamentaux, notamment son soutien à l’OTAN et à l’aide à l’Ukraine. Merz a souligné que ces valeurs étaient « non négociables » et que, bien que ces questions soient débattues au Bundestag, elles ne faisaient pas partie des discussions en cours à Thüringe.
Jung a précisé que la situation actuelle nécessitait que les élus locaux prennent leurs responsabilités, avertissant que l’alternative aux discussions difficiles pourrait être l’élection de Björn Höcke, un leader de l’AFD.
Les discussions de coalition en suspens
Le 23 septembre, la CDU de Thüringe a donné son feu vert pour entamer des pourparlers avec le BSW et le SPD en vue de former un gouvernement régional. Mario Voigt, le chef de la CDU, a annoncé que ces discussions devraient commencer la semaine suivante pour explorer les possibilités de collaboration.
Suite aux résultats des élections où l’AFD est devenue la première force politique, une coalition potentielle entre la CDU, le BSW et le SPD est envisagée. Cependant, ces trois partis ne détiennent ensemble que 44 des 88 sièges, ce qui les obligerait à compter sur le soutien des partis de gauche pour faire passer des lois.
L’opposition de l’AFD et les réactions des autres partis
La présidente de l’AFD, Wiebke Muhsal, a été nommée candidate pour le poste de présidente du parlement. Dans le contexte post-électoral, il a été signalé que les dirigeants des principaux partis, dont la CDU, le BSW, les Verts et le SPD, avaient déjà convenu de ne pas soutenir un candidat de l’AFD pour ce poste.
Par ailleurs, Bodo Ramelow, le ministre-président sortant, a appelé la CDU à abandonner son refus de travailler avec son parti. Il a insisté sur la nécessité d’un dialogue constructif entre toutes les parties pour éviter une gouvernance prolongée sans majorité.
Voix au sein de la CDU pour dialoguer avec l’AFD
Une députée influente de la CDU a suggéré que le parti devrait également envisager des discussions avec l’AFD, car plus de 30 % des électeurs de Thüringe ont voté pour ce parti. Elle a affirmé que la politique d’ignorer l’AFD était vouée à l’échec et qu’il était respectueux de dialoguer avec tous les électeurs. Elle a plaidé pour une approche inclusive, même si cela pourrait ne pas aboutir à des accords.