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Togo approuve la réforme des élections présidentielles malgré l’opposition
Les parlementaires au Togo ont approuvé des modifications de la constitution liées aux limites de mandat présidentiel et à la manière dont les présidents sont élus, ce que certains politiciens de l’opposition et groupes de la société civile ont dénoncé comme un coup d’État constitutionnel.
Approbation finale des réformes
Le Parlement togolais avait déjà adopté les amendements le 25 mars, mais les réformes ont provoqué une réaction de l’opposition. Le président Faure Gnassingbe a donc demandé des consultations supplémentaires et un deuxième vote parlementaire.
L’approbation finale de la réforme a été donnée tard vendredi, quelques jours seulement avant les élections législatives du 29 avril, également repoussées en raison des problèmes liés aux modifications constitutionnelles.
Changements clés
La deuxième lecture a été adoptée avec l’accord des 87 politiciens présents pour le nouveau système, selon lequel le président ne sera plus élu par suffrage universel, mais par les membres du Parlement.
Les amendements ont également introduit un système parlementaire de gouvernement et ont raccourci les mandats présidentiels à quatre ans au lieu de cinq, avec une limitation à deux mandats.
Controverse et opposition
Cependant, ceux qui s’opposent aux changements craignent qu’ils ne permettent de nouvelles extensions de la règle de 19 ans du président et de l’emprise de sa famille sur le pouvoir. Son père et prédécesseur Gnassingbe Eyadema a pris le pouvoir dans le pays d’Afrique de l’Ouest en 1967 par un coup d’État.
Plusieurs autres pays africains, dont la République centrafricaine, le Rwanda, la République du Congo, la Côte d’Ivoire et la Guinée, ont également adopté des changements constitutionnels permettant aux présidents de prolonger leurs mandats au cours des dernières années.
Réactions
Les critiques des amendements estiment qu’il s’agit d’un « projet pour … confisquer le pouvoir par un régime qui s’oppose systématiquement à toute forme de changement démocratique », selon une déclaration conjointe de 17 organisations de la société civile cette semaine.
Des coups d’État militaires ont également été observés dans la région d’Afrique de l’Ouest et centrale au cours des trois dernières années.
Concours de l’opposition et de la société civile
Nathaniel Olympio, président du parti d’opposition Parti des Togolais, a déclaré à l’AFP avant le vote : « Le régime se préoccupe principalement de préserver le pouvoir par tous les moyens ».
Les manifestations politiques ont souvent été réprimées violemment par la police sous le règne de Gnassingbe, tout comme elles l’ont été pendant le long règne de son père.
Nouveau rôle instauré
La nouvelle constitution crée également un nouveau rôle, celui de président du conseil des ministres, avec des pouvoirs étendus pour gérer les affaires gouvernementales.