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Trump appelle à la peine de mort pour les migrants criminels
Le candidat républicain à la présidence, Donald Trump, a appelé à la peine de mort pour les migrants ayant tué des citoyens américains ou des membres des forces de l’ordre, lors d’un discours incendiaire à Aurora, dans le Colorado.
Dans son discours de vendredi soir, Trump, ancien président, a répété des affirmations fausses et trompeuses concernant les immigrants aux États-Unis, s’appuyant sur un sentiment nativiste alors qu’il se lance dans sa campagne pour un second mandat.
Un discours chargé de promesses
“Maintenant, l’Amérique est connue dans le monde entier comme l’Amérique occupée”, a-t-il déclaré devant la foule, évoquant une prétendue “invasion” de migrants.
Trump a également esquissé une vision radicale pour ses premiers jours au pouvoir, s’il est réélu, avec des propositions politiques axées sur les expulsions massives. “À tous ici au Colorado et à travers notre nation, je fais cette promesse : le 5 novembre 2024 sera le jour de la libération en Amérique”, a-t-il ajouté, en référence au jour des élections.
Rhetorique enflammée et réactions
Trump a cherché à diaboliser les migrants à l’approche des élections, soulignant l’augmentation des traversées de la frontière sud sous l’administration du président Joe Biden, un démocrate. Cependant, des critiques ont établi des parallèles entre la rhétorique incendiaire de Trump et le langage utilisé historiquement par les mouvements suprémacistes blancs.
Aurora sous les projecteurs
La visite de Trump à Aurora visait à susciter des craintes liées à l’immigration : il a longtemps utilisé cette ville comme exemple de l’illégalité présumée des migrants. La ville a été assaillie par des informations erronées ces derniers mois, alors que des rumeurs circulaient sur le gang vénézuélien Tren de Aragua qui aurait pris le contrôle de certaines parties de la ville.
Cependant, ces affirmations étaient fausses. Des rapports médiatiques ont indiqué qu’elles avaient émergé après qu’une société de gestion immobilière, confrontée à des accusations de conditions dégradantes dans ses immeubles, a blâmé la présence d’un gang pour le manque de réparations.
Faits et démentis
Malgré les démentis des responsables locaux, Trump et ses alliés ont continué à répéter ces rumeurs. Avant le rassemblement de vendredi, le maire républicain d’Aurora, Mike Coffman, a déclaré dans un communiqué sur Facebook : “Les préoccupations concernant l’activité des gangs vénézuéliens ont été grossièrement exagérées.”
Seules quelques incidents liés au gang Tren de Aragua ont été signalés dans la ville de 400,000 habitants, a-t-il ajouté. “La visite de l’ancien président Trump à Aurora est une occasion de lui montrer et de montrer à la nation qu’Aurora est une ville largement sûre — pas une ville envahie par des gangs vénézuéliens”, a déclaré Coffman.
Plans d’expulsion massive
Malgré tout, Trump a réitéré ses fausses accusations, promettant de “sauver” Aurora et d’autres villes d’une “invasion” de migrants. “Nous allons commencer la plus grande opération d’expulsion de l’histoire des États-Unis”, a déclaré Trump. “Nous allons fermer la frontière. Nous allons stopper l’invasion des illégaux dans notre pays. Nous allons défendre notre territoire. Nous ne serons pas conquis.”
Des propos controversés
Le candidat républicain a également invoqué des stéréotypes racistes et xénophobes, allant jusqu’à affirmer que les migrants sont susceptibles de porter des maladies. “Ils sont très malades. Ils arrivent dans notre pays. Ils sont très, très malades avec des maladies hautement contagieuses, et ils sont laissés entrer dans notre pays pour infecter notre pays”, a-t-il déclaré.
Dans son discours, Trump a fait référence à ce qu’il ferait dans ses premiers jours de retour à la Maison Blanche s’il remportait les élections de novembre. “J’annonce aujourd’hui qu’à mon entrée en fonction, nous mettrons en place une opération Aurora au niveau fédéral pour accélérer les expulsions de ces gangs sauvages”, a-t-il dit.
La course s’intensifie
Le rassemblement d’Aurora intervient alors que Trump et sa rivale démocrate, la vice-présidente Kamala Harris, entament la dernière ligne droite de la saison électorale, avec seulement 23 jours avant le vote. Trump a longtemps promu un sentiment anti-immigration, même avant sa première campagne réussie en 2016.
En 2016, Trump a lancé sa campagne en partie sur des représentations des immigrants mexicains comme des “violeurs”. Cette rhétorique a perduré tout au long de son mandat, qui s’est terminé en 2021.
Impacts et conséquences
Des experts ont averti que le langage déshumanisant à propos des migrants et des étrangers peut augmenter la probabilité de violence. Cependant, les sondages montrent constamment que l’immigration est l’un des principaux sujets électoraux aux États-Unis, en faisant un terrain fertile pour les politiciens.
Trump et son partenaire de campagne, le sénateur JD Vance, se sont concentrés intensément sur cette question à l’approche des élections de novembre. Ils ont cherché à dépeindre Harris comme une “czar des frontières” — une désignation fausse — qui aurait laissé les États-Unis avec des “frontières ouvertes” vulnérables à une immigration massive.
Réactions des autorités
Lors d’une rencontre avec des électeurs latinos, Harris a défendu la politique d’immigration de l’administration Biden, mentionnant un projet de loi bipartisan qui aurait renforcé les restrictions à la frontière. Ce projet de loi aurait été abandonné par des républicains fidèles à Trump, sur demande de l’ancien président.
Toutefois, les critiques affirment que Harris s’est orientée davantage vers la droite sur les questions d’immigration. Lors d’une visite en Arizona le mois dernier, elle a promis d’imposer des restrictions plus sévères sur l’asile que Biden.