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Les Ukrainiens sous menace votent lors des élections russes
Depuis le 25 février, des femmes portant des badges et de grosses piles de documents ont frappé à toutes les portes des parties de l’Ukraine occupées par la Russie dans quatre régions ukrainiennes ou approché les résidents devant leurs immeubles ou maisons.
Les documents sont des listes d’électeurs, et les femmes et, rarement, les hommes sont des responsables électoraux qui enseignent généralement dans des écoles voisines, perçoivent des paiements de services publics ou travaillent comme employés gouvernementaux.
Vote sous pression et coercition
Ils demandent aux résidents leurs pièces d’identité et les incitent à remplir un bulletin de vote anticipé avec les noms de quatre candidats à l’élection présidentielle russe, ont déclaré des résidents actuels et anciens des zones occupées à Al Jazeera.
L’un des candidats est Vladimir Poutine, qui est pratiquement assuré de remporter son cinquième mandat, et les trois autres candidats présidentiels sont des figurants de partis pro-Kremlin dont la participation est largement perçue par les observateurs comme une tentative de créer une illusion de choix.
Intimidation et manque de secret du vote
Les Ukrainiens refusent rarement de remplir le bulletin de vote pour une raison très persuasive : un soldat russe armé et masqué se tenant à côté de l’officiel et une voiture remplie d’hommes armés à proximité, a appris Al Jazeera.
Le « vote » se déroule généralement près de l’entrée d’un appartement, et l’officiel électoral aux côtés du soldat armé peut voir quel nom est coché sur le bulletin.
Conditions de vie difficiles et espoirs de fuite
Certains habitants espèrent que leur participation au vote leur donnera un passeport pour sortir de la zone occupée.
« Mon beau-père a fait une crise cardiaque et est décédé. Les cheveux de ma belle-mère ont blanchi à cause de ce que nous avons vécu. Tout ce que nous voulons, c’est partir et ne jamais regarder en arrière », a déclaré Tatiana, qui vit dans le port de Berdiansk, dans le sud de l’Ukraine, occupé fin février 2022, à Al Jazeera.
Conclusions prématurées et manipulation des votes
Les rares Ukrainiens qui refusaient de voter ou critiquaient les élections étaient arrêtés et emmenés dans des « sous-sols », comme les prisons informelles sont connues dans les régions de Donetsk, Louhansk, Zaporijjia et Kherson occupées par la Russie, selon le groupe de défense des droits de l’homme de l’est, un organisme de surveillance ukrainien.
Observateurs et analystes s’accordent à dire que la manipulation des votes sera généralisée dans les régions occupées, avec des taux de participation et des pourcentages de votes élevés en faveur de Poutine.
Législations bafouées et restrictions électorales
Moscou permet le vote même pour ceux qui n’ont pas encore obtenu de passeports russes rouges, en violation flagrante de ses propres lois électorales.
De strictes mesures de sécurité ont été annoncées par Moscou, qualifiant les élections de nécessaires malgré les critiques des observateurs ukrainiens.
Réactions internationales et critiques
Kiev a vivement critiqué le vote dans les zones occupées, dénonçant la Russie pour son mépris des normes et principes du droit international.
La persistance des pressions, de la coercition et de la manipulation dans le cadre des élections russes présente un défi aux observateurs internationaux et soulève des questions sur la légitimité de ces élections.