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Un an de rébellion en Russie : Où est Wagner après Prigojine
Il y a environ un an, le 24 juin 2023, la Russie et le monde retenaient leur souffle en suivant de près le soulèvement annoncé par le chef du groupe Wagner, Evgueni Prigojine. Cette nuit-là, une colonne de véhicules blindés, de tanks et de transports de troupes de cette société militaire privée pénétra dans la grande ville de Rostov, l’une des principales villes du sud-ouest de la Russie. Prigojine accusa le ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, d’avoir privé délibérément les combattants du groupe de munitions et de soutien, et d’avoir lancé des attaques de missiles contre eux.
Un dénouement rapide
Il semblait que le pays était au bord d’une guerre civile, cependant, le soulèvement prit brusquement fin le soir même grâce à la médiation du président biélorusse, Alexandre Loukachenko, qui obtint de Wagner l’arrêt de son avancée vers Moscou en échange de garanties de sécurité. En conséquence, Prigojine et une partie de ses forces se dirigèrent vers la Biélorussie dans ce qui semblait être une solution de compromis avec les autorités.
Deux mois après ces événements, le 23 août 2023, l’avion de Prigojine, surnommé le « cuisinier du président Vladimir Poutine« , s’écrasa avec d’autres dirigeants de Wagner dans la région de Tver, au nord de Moscou, aucun des passagers ne survécut.
Depuis lors, de nombreux événements se sont produits, modifiant radicalement non seulement la structure et le destin du groupe, mais aussi l’équilibre des forces au sein de l’élite militaire russe, alors que les destins se sont entremêlés différemment dans cette saga dramatique. Certains ont conservé leurs postes, tandis que d’autres ont disparu à jamais de la scène.
Un destin mystérieux
À ce jour, le sort des autres membres du groupe demeure encore incertain. Une partie a rejoint des camps en Biélorussie peu après le soulèvement raté, tandis qu’une autre partie s’est dirigée vers l’Afrique. D’autres fragments se sont dispersés, en effectifs variables, parmi les forces « Akhmat » (Ahmed), « Redut », « Arbat », et autres.
Récemment, en parallèle au recrutement de mercenaires par les forces russes pour participer aux opérations militaires en Ukraine, des appels ont été lancés pour rejoindre les rangs du soi-disant « bataillon africain ».
Il n’est pas surprenant que Wagner ait longtemps été présent en Afrique, mais les événements ayant conduit à sa dissolution dans d’autres entités ont restreint le recrutement militaire désormais exclusivement géré par le ministère de la Défense russe.
Cela explique le lancement rapide du bataillon africain pour répondre à des missions complexes et étendues en dehors des frontières russes, dans le but déclaré d’aider les États africains souverains à contrer la nouvelle influence coloniale occidentale qui sape leurs ressources et renforcer la coopération équitable entre Moscou et ces pays.
À la lumière des développements liés à la redistribution des éléments de Wagner au sein d’autres formations militaires, la création du « Bataillon africain » est venue remplacer les structures de Wagner opérant sur le continent.
Combler le vide
Selon les déclarations de sources proches du ministère de la Défense publiées à la fin de l’année dernière, le déploiement de ces forces a déjà commencé dans cinq pays: le Burkina Faso, la Libye, le Mali, la République centrafricaine et le Niger. La formation du bataillon devrait être achevée d’ici l’été de cette année. Ce bataillon sera directement subordonné au ministère de la Défense et sera supervisé par le général de division Younous Bak Youfyorov, vice-ministre.
Il convient de noter que la première mention possible de l’arrivée d’unités militaires russes au Burkina Faso remonte à la mi-2022. En décembre de la même année, le président du Ghana voisin, Nana Akufo-Addo, a accusé les nouvelles autorités de Ouagadougou d’avoir invité Wagner dans le pays, à l’instar de ce qui s’est passé au Mali.
En réponse, les autorités burkinabées ont officiellement convoqué l’ambassadeur ghanéen pour protester contre ces déclarations, et ont également rappelé le chef de leur mission diplomatique au Ghana pour consultations, sans confirmer ni infirmer officiellement la présence ou l’intention d’inviter des combattants des sociétés militaires privées russes dans le pays.
Cependant, l’arrivée de la première unité du bataillon africain (100 soldats) au Burkina Faso le 24 janvier de cette année, via le canal Telegram officiel du bataillon, a été annoncée, la confirmation de l’arrivée de 200 autres soldats devant les rejoindre ultérieurement.
Cela survient après que la République centrafricaine, le Mali et le Burkina Faso aient abandonné ce qui pourrait être décrit comme le régime de protection militaire français établi à l’époque du leader militaire français Charles de Gaulle dans toutes les anciennes colonies françaises.
Face à la possibilité que d’autres pays d’Afrique de l’Ouest entreprennent des démarches similaires, il est probable que Moscou soit plus enthousiaste à « combler le vide » à travers ses forces sur le continent, Wagner étant le premier à s’y être aventuré.
