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Un avocat choque en affirmant qu’il y a « viol et viol »
Le 10 septembre 2024, le procès lié aux viols subis par Gisèle Pelicot a connu un moment de tension exceptionnelle. Lors de la septième journée d’audience, les déclarations d’un avocat de la défense ont provoqué un grand émoi au sein de la salle, en particulier parmi la famille de la victime.
Des propos controversés au tribunal
C’est à 18 h 44, selon les témoignages de journalistes présents, que Me Guillaume De Palma, avocat de plusieurs accusés, choque l’assistance en déclarant : « _Il y a viol et viol. Sans intention de le donner_. » Cette affirmation a été relayée par la journaliste de RTL, Cindy Hubert, ainsi que par Justine Chevalier de BFMTV, présentes dans la salle au moment des faits.
Contexte des accusations
Ce procès porte sur des accusations graves, impliquant Dominique Pelicot, l’époux de Gisèle, qui est accusé d’avoir drogué sa femme pour la soumettre à des viols répétés par des inconnus pendant des années. Au cours de cette audience, un enquêteur a évoqué les vidéos trouvées sur l’ordinateur de l’accusé, parlant des épouvantables « _viols_ » subis par la victime.
Me De Palma a questionné l’enquêteur sur la définition du viol, insinuant qu’il était possible de juger si les faits en question constituaient effectivement un viol. L’enquêteur a alors répliqué que le terme « _meurtre_ » était parfois utilisé avant jugements, soutenant que nommer ces faits comme « _viol_ » n’était pas déplacé.
Une défense controversée
Pour Me De Palma, le cœur de sa défense repose sur l’idée qu’_« sans l’intention de le commettre, il n’y a pas viol »_. Ce raisonnement s’avère crucial pour l’argumentation de défense qui vise à éviter une condamnation pour les 51 accusés, filmés en train d’agresser Gisèle Pelicot. Certains de ces hommes prétendent avoir cru à une mise en scène et ne pas avoir su que la victime était droguée.
La réaction des proches de la victime
Ces déclarations ont suscité une vive réaction de Caroline Darian, la fille de Gisèle Pelicot, qui a exprimé son indignation en sortant du tribunal. Elle a déclaré : « _J’ai honte de la justice_. » De plus, sur les réseaux sociaux, d’autres voix se sont élevées, comme celle d’Hélène Devynck, qui a critiqué l’argumentation de la défense, soulignant les dangers de classer les viols en fonction d’une intention présumée.
Me Antoine Camus, l’un des avocats de Gisèle, a également pris la parole, affirmant que sa cliente a courageusement exposé la réalité des viols et dénonçant la brutalité de certaines défenses qui façonnent les discours autour des violences sexuelles.
Ce procès marque un nouveau chapitre dans la lutte pour la reconnaissance des violences faites aux femmes et ouvre un débat sur la manière dont la justice française aborde les questions de viol et d’agression sexuelle.