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France, Slovénie
La Commission européenne face à des changements majeurs
La France a récemment modifié son candidat pour la Commission européenne, tandis que la Slovénie rencontre des délais. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, doit dévoiler mardi à Strasbourg sa nouvelle équipe de commissaires.
L’attribution des portefeuilles : un moment clé
L’attribution des portefeuilles aux 27 commissaires – un par État membre – représente une étape cruciale pour le lancement des cinq années de mandat de cette nouvelle Commission, l’exécutif européen. À ce jour, l’Union européenne doit afficher ses priorités dans un contexte géopolitique à enjeux, entre la guerre en Ukraine, la campagne présidentielle américaine et la concurrence économique de la Chine.
En coulisses, les négociations pour les différents postes ont été particulièrement délicates jusqu’à la dernière minute.
Démission surprise de Thierry Breton
Lundi, c’est l’influent commissaire sortant français, Thierry Breton, qui a démissionné de manière inattendue, en raison d’une relation conflictuelle avec Ursula von der Leyen. Pour le remplacer, Emmanuel Macron a proposé un proche : Stéphane Séjourné, actuellement ministre démissionnaire des Affaires étrangères.
Paris espère obtenir une vice-présidence au sein de la Commission et un portefeuille vaste consacré à la « souveraineté industrielle, technologique et la compétitivité européenne ».
Présentation de la nouvelle équipe à Strasbourg
Reconduite en juillet, Ursula von der Leyen doit présenter son équipe devant les chefs de groupe du Parlement européen mardi matin, lors de la plénière à Strasbourg. Outre le remplacement inattendu de Thierry Breton, une incertitude persiste en Slovénie, où l’approbation de la nouvelle candidate, Marta Kos, par le Parlement national prend du retard.
Un autre sujet de discorde réside dans la polémique concernant le manque de femmes dans la future équipe. Le nouveau collège pourrait ne compter qu’une dizaine de femmes sur 27, sans atteindre la parité promise.
Critiques sur le choix de Stéphane Séjourné
Le choix de Stéphane Séjourné pour remplacer Thierry Breton suscite des critiques. Ce dernier est perçu comme un « clone » d’Emmanuel Macron. Selon l’eurodéputée Manon Aubry, à la tête du groupe de la gauche radicale, ce choix reflète un manque d’engagement envers la parité : « Pourquoi perdre du temps avec la parité ? C’est le vieux monde », a-t-elle déclaré.
Une porte-parole de la Commission a rappelé que la proposition d’un commissaire relève de la « compétence des États membres », en soulignant deux critères : « compétence et parité ».
Priorités économiques et évolutions au Parlement
En suivant le récent rapport Draghi sur la compétitivité, la Commission risque d’accentuer ses priorités économiques alors que l’Europe lutte contre la concurrence de la Chine et des États-Unis. À gauche et parmi les ONG, il existe des craintes quant à une réorientation qui pourrait nuire aux ambitions climatiques du précédent mandat.
Une source au sein de la Commission a précisé : « Ce n’est pas que l’ambition diminue, c’est une phase de mise en œuvre ». Cependant, avec moins d’élus verts et une présence accrue de l’extrême droite, le nouveau Parlement sera très différent de celui de 2019, ce qui soulève des questions sur son influence potentielle sur ces enjeux.
Auditions et vote d’approbation
Après la présentation de l’équipe d’Ursula von der Leyen, les commissaires désignés devront passer des auditions devant les eurodéputés et se soumettre à un vote d’approbation. Ce processus représente un véritable bras de fer institutionnel, car le Parlement a souvent tendance à renforcer son pouvoir en rejetant certains candidats.
Controverses autour des candidatures
Les attentes sont élevées, car passer ce processus est comparable à un examen. Les candidats doivent se préparer en étudiant le « briefing book », qui sert de guide sur l’action de la Commission précédente et les objectifs à atteindre. Plusieurs députés envisagent de faire échouer la candidature hongroise, jugée peu réceptive aux préoccupations du Parlement européen et trop alignée sur les positions du Premier ministre nationaliste Viktor Orban.
Par ailleurs, le débat autour d’une possible vice-présidence pour Raffaele Fitto, ministre italien des Affaires européennes dans le gouvernement d’extrême droite de Giorgia Meloni, continue de susciter des tensions, le centre et la gauche annonçant leur opposition ferme à cette nomination.