Boulot et tâches ménagères : la double journée des femmes nuit à leur santé mentale

Boulot et tâches ménagères : la double journée des femmes nuit à leur santé mentale

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A l’heure de la rentrée, il est difficile de ne pas avoir une pensée pour toutes les femmes, qui vont de nouveau cumuler plusieurs casquettes, plusieurs boulots. Au travail la journée, et malgré des améliorations dans le partage des tâches et de la charge mentale au sein des couples hétérosexuels, la plupart d’entre elles vont avoir une seconde journée qui débute le soir. Faire à manger, faire les devoirs si l’on a des enfants à l’école, laver le linge voire le repasser, faire et ranger les courses… Voilà pourquoi l’on parle souvent de double journée pour les femmes, et d’autant plus pour les mères de famille. Une réalité qui se traduit par une moins bonne santé mentale que chez ces messieurs, si l’on en croit une nouvelle étude scientifique.

Parue dans la revue Lancet Public Health (Source 1), celle-ci révèle en effet que la double journée des femmes pèse sérieusement sur leur santé mentale. L’étude a consisté à évaluer l’association genrée entre le travail non rémunéré, comprenez toutes les tâches liées au fonctionnement d’un foyer, et la santé mentale. En tout, les travaux ont porté sur 14 études, totalisant plus de 66 800 participants dans le monde. Cinq études portaient sur le travail non rémunéré, neuf sur le temps consacré aux tâches ménagères, et quatre portaient également sur la garde des enfants.

Dans l’ensemble, dans 11 des 14 études examinées, les femmes ont fait état d’une augmentation de symptômes dépressifs ou de détresse psychologique en lien avec une augmentation du travail non rémunéré à effectuer.

Un même constat dans de nombreux pays du monde

Nous avons constaté des différences substantielles entre les sexes dans l’exposition au travail non rémunéré, les femmes faisant uniformément plus dans tous les contextes géographiques et temporels – dans plus de 35 pays – à travers le monde”, a déploré Jennifer Ervin, première auteure de l’étude, dans un communiqué (source 2). 

Ce double fardeau du travail rémunéré et non rémunéré expose les femmes à un risque accru de surmenage, de manque de temps et de mauvaise santé mentale. Fondamentalement, les femmes troquent également régulièrement des heures de travail rémunérées contre du temps pour s’acquitter de leurs responsabilités de travail non rémunérées, [lesquelles sont] disproportionnellement élevées”, a ajouté la chercheuse. 

Jennifer Ervin et son équipe appellent de leurs vœux à des mesures politiques pour favoriser une plus grande équité dans la répartition du travail non rémunéré, notamment au niveau de la garde d’enfants et de la flexibilité du travail. “Réduire le fardeau disproportionné du travail non rémunéré des femmes, en permettant aux hommes d’assumer leur part, a le potentiel d’améliorer la santé mentale des femmes”, a souligné Jennifer Ervin. 

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Source: SanteMagazine.fr
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