Sommaire
La nouvelle ministre de l’Éducation nationale, Anne Genetet, souhaite apparemment bien faire, mais elle est déjà confrontée à de vives critiques suite à des erreurs de communication et un rétropédalage quelque peu embarrassant.
Des erreurs de communication
Ce samedi 5 octobre, à l’occasion de la journée mondiale des professeurs, la ministre de l’Éducation nationale a publié sur les réseaux sociaux un court courrier. Ce message, que nous publions ci-dessous, révèle une certaine empathie de la part de la ministre envers les enseignants, bien qu’il ne soit même pas adressé directement à eux et qu’il ne soit pas signé. Avec simplement une mention _« À nos professeurs »_ et une image, le message semble être plus un coup de communication qu’une véritable initiative.
Les enseignants n’ont reçu aucune communication par leur messagerie professionnelle, qui reste pourtant le canal habituel et logique. De plus, l’absence du logo officiel du ministère en tête du courrier renforce l’impression d’opportunisme calendaire, laissant peu de place à la sincérité.
Hommage au 7-Octobre : incompréhensions et hésitations
Il est décevant de constater que, même si cela n’est pas surprenant, l’interview accordée la veille sur RTL a mis en lumière des zones d’ombre dans le discours de la ministre. Des hésitations ont été relevées concernant un hommage qui aurait dû être rendu dans les établissements scolaires le 7 octobre, mais qui a finalement été infirmé à cause d’une confusion de dates. La ministre avait visiblement mélangé cette date avec celle des commémorations des assassinats de Samuel Paty et Dominique Bernard, prévues pour la semaine du 14 octobre.
Les raisons de cet oubli laissent supposer des problèmes plus profonds, sachant que de tels hommages auraient été impossibles dans de nombreux établissements scolaires, où les débats sur des sujets aussi sensibles que l’islamisme et l’antisémitisme sont souvent évités.
Une stratégie de communication à revoir
Une autre intervention de la ministre qui a suscité l’attention concernait un dialogue sur les rythmes scolaires sur TikTok. Lors de cet échange avec un influenceur controversé, connu pour avoir soutenu des positions contraires aux valeurs républicaines, la ministre avait failli l’inviter au ministère. Ce projet a été abandonné lorsque des propos homophobes de l’influenceur ont été mis en lumière. Cela soulève des questions quant à la manière dont la ministre envisage la communication avec les jeunes.
Le premier déplacement de la ministre au collège de Creil le 3 octobre a également suscité des interrogations. Sur une photo, la ministre est vue en train de faire un _« check »_ avec un élève, un geste qui pourrait contredire les efforts pour maintenir une certaine distance professionnelle entre enseignants et élèves. Si la ministre donne l’exemple d’une telle familiarité, cela pourrait brouiller les repères de l’autorité des professeurs.
Les priorités de la ministre
Lors d’un entretien sur RTL, Anne Genetet a emprunté le slogan de Bruno Retailleau en déclarant : _« J’ai trois priorités : élever le niveau, élever le niveau, élever le niveau ! »_ Dans un contexte où les élèves français se retrouvent souvent en bas du classement international, il est effectivement urgent d’améliorer la qualité de l’enseignement. La ministre a souligné la nécessité de renforcer les savoirs académiques, une priorité face à la tendance actuelle qui privilégie des approches éducatives moins orientées vers l’instruction.
Par ailleurs, il est crucial d’améliorer la formation et la rémunération des enseignants, dans la mesure des ressources financières du pays. Une meilleure communication ministérielle pourrait également renforcer la valeur accordée aux enseignants, mais la lettre succincte envoyée aux professeurs laisse à désirer.