Changement climatique : la Ville de Paris rate ses objectifs

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Beaucoup de volontarisme, mais des résultats insuffisants. Tel est le bilan d’Anne Hidalgo en matière de lutte contre le dérèglement climatique, selon la chambre régionale des comptes d’Ile-de-France. Dans un rapport inédit qui doit être débattu lors du prochain conseil municipal, à partir du 31 mai, les magistrats régionaux ont passé au crible l’action menée par la Mairie de Paris depuis 2004 pour limiter le réchauffement du climat, la priorité affichée par la maire socialiste. Leur conclusion est claire : la Ville s’est fixé des objectifs « ambitieux », mais n’a pas réussi à les atteindre. Ce qui suscite des doutes sur les chances de succès du nouveau « plan climat » adopté en 2018. « Les résultats nécessitent d’être améliorés par rapport à la trajectoire visée », reconnaît Anne Hidalgo dans sa réponse envoyée le 10 mai à la chambre.

Le début du rapport se révèle assez élogieux pour la Mairie de Paris. La Ville « a intégré très tôt dans sa politique la volonté de lutter contre le réchauffement climatique », en adoptant un premier « plan climat » dès 2007, « cinq ans avant que la loi portant engagement national pour l’environnement l’impose », relèvent les magistrats. Qui plus est, ce plan comportait des « objectifs chiffrés ambitieux », plus élevés que ceux visés au niveau européen, « un plan d’action riche », et un suivi des résultats grâce à des bilans carbone réguliers. Au total, le programme visait à réduire les émissions de gaz à effet de serre du territoire parisien de 75 % en 2050 par rapport à 2004.

Le problème, poursuit le rapport, est qu’aucun des trois principaux objectifs intermédiaires visés à l’horizon 2020 n’a été atteint. Le premier consistait à diminuer de 25 % les émissions de gaz à effet de serre de Paris. En l’occurrence, le bilan reste positif : les émissions ont baissé d’environ 20 % entre 2004 et 2018.

Les émissions liées au trafic routier ont, en particulier, chuté de 34 %. La chambre régionale des comptes y voit le fruit de la « politique active » menée par la coalition rose-rouge-verte qui dirige Paris pour développer les transports en commun et réduire la présence de la voiture : déploiement des tramways, abaissement à 70 km/h de la vitesse sur le périphérique, limitation à 30 km/h dans la plupart des rues, durcissement de la politique de stationnement, incitation à l’usage de véhicules moins polluants, essor des pistes cyclables, etc. L’action « antibagnole » résolue d’Anne Hidalgo et de son équipe se trouve ainsi validée par les magistrats.

Source: lemonde.fr

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