Sommaire
L’Australie Lutte Contre les Géants de la Technologie et l’IA
Une commission d’enquête mandatée par le Sénat australien a critiqué les entreprises technologiques telles que Google, Meta, et Amazon pour leur manque de transparence concernant l’utilisation des données australiennes pour former leurs produits d’intelligence artificielle. Cette critique intervient alors qu’une législation interdit l’accès aux réseaux sociaux pour les moins de 16 ans.
Réactions des Sénateurs
Dans un rapport du Guardian, le sénateur Tony Sheldon a exprimé son frustration face au refus des multinationales de répondre à des questions directes sur l’utilisation des données des Australiens. Il a déclaré : « Regarder Amazon, Meta, et Google esquiver les questions lors des auditions était comme assister à un spectacle de magie bon marché, avec de nombreux gestes et de la dissimulation, mais rien qui ne se révèle à la fin. »
Sheldon a décrit ces entreprises comme des « pirates », affirmant qu’elles « pillent notre culture, nos données, et notre créativité pour leur propre intérêt, laissant les Australiens les mains vides ».
Menaces de l’IA
Le rapport a constaté que certains modèles d’intelligence artificielle, comme « ChatGPT » d’OpenAI, le modèle « Llama » de Meta et « Gemini » de Google, devraient être classés dans la catégorie « haute dangerosité » et soumis à des exigences de transparence et de responsabilité obligatoires. « L’Australie a besoin de nouvelles lois indépendantes sur l’intelligence artificielle pour freiner les grandes technologies. Les lois actuelles doivent être modifiées si nécessaire, » a ajouté Sheldon.
Il a souligné qu’Amazon avait refusé de révéler l’utilisation de données collectées via ses dispositifs comme Alexa, Kindle, ou Audible pour former son intelligence artificielle. Google, quant à elle, a également esquivé les questions sur les données des utilisateurs utilisées pour ses produits d’IA.
Meta a admis qu’elle avait commencé à extraire des données de ses utilisateurs australiens sur Facebook et Instagram depuis 2007 pour ses futurs modèles d’IA, mais a évité d’expliquer comment les utilisateurs pouvaient donner leur consentement pour un usage qui n’existait pas à l’époque.
Réglementations Nouvelles
Le rapport a recommandé 13 mesures, dont l’introduction d’une législation indépendante sur l’IA pour couvrir les modèles jugés « haute dangerosité ». L’organisation de gestion des droits musicaux APRA AMCOS a noté que le rapport reconnaissait l’impact négatif de la technologie sur les travailleurs, en particulier dans le secteur créatif, suggérant des étapes claires pour atténuer les risques.
De leur côté, les sénateurs Linda Reynolds et James McGrath ont souligné que l’IA représente une menace plus importante pour la cybersécurité en Australie, la sécurité nationale et les institutions démocratiques que pour l’économie créative.
Restrictions sur les Réseaux Sociaux
Ce rapport arrive alors qu’Australie a adopté une loi interdisant l’utilisation des réseaux sociaux pour les enfants de moins de 16 ans, faisant de Canberra un leader dans l’application de mesures législatives strictes ciblant les grandes entreprises technologiques. Ce nouveau régime exige que des entreprises telles qu’Instagram et Facebook, détenues par Meta Platforms, ainsi que TikTok, empêchent les mineurs de se connecter à leurs plateformes, sous peine de pénalités pouvant atteindre 49,5 millions de dollars australiens (32 millions de dollars américains).
Une application pilote des mécanismes d’application de cette loi est prévue pour janvier 2025, avec un plein effet un an plus tard. Ce projet de loi place l’Australie à la pointe des pays cherchant à imposer des restrictions d’âge sur l’utilisation des plateformes de médias sociaux, alors que les inquiétudes concernant leur impact sur la santé mentale des jeunes se multiplient.