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En à peine treize mois, le Centre spatial de l’université de Montpellier (CSUM) a lancé avec succès cinq nanosatellites, dont le dernier pour l’État djiboutien, parti en décembre 2024 à bord de la fusée SpaceX. Le CSUM souhaite désormais renforcer ses partenariats internationaux et dynamiser la formation à travers des missions nanospatiales pour l’environnement.
Un parcours impressionnant depuis 2011
Depuis sa création en 2011, le Centre spatial de l’Université de Montpellier (CSMU), spécialisé dans le développement et le lancement de nanosatellites académiques, a mis en orbite dix nanosatellites. Le 17 janvier dernier, SpaceX perdait le deuxième étage de sa fusée Starship, une douloureuse leçon d’humilité pour l’entreprise d’Elon Musk. En parallèle, le CSMU, qui travaille dans l’ombre, a réalisé pas moins de cinq lancements en treize mois.
« Nous sommes une agence spatiale bonsaï », aime dire Laurent Dusseau, directeur du CSMU. Soutenu par la fondation Van Allen, la plateforme technologique vient de devenir une unité d’appui et de recherche (UAR) de l’Université de Montpellier.
La Méditerranée sous surveillance
Robusta 3A, première mission phare du CSMU, est le premier nanosatellite 3U (3 unités) mis en orbite l’été dernier. Après plusieurs tentatives de pilotage et de stabilisation, il est désormais opérationnel. Ce satellite a pour objectif de collecter des données sur la quantité de vapeur d’eau au-dessus de la Méditerranée et de les transmettre aux partenaires de la mission, Météo France et l’IGN. Cela permettra d’améliorer la prédiction des épisodes cévenols, en fournissant des indications précises sur les risques en moins d’une heure.
Un projet de 2,5 millions d’euros sera lancé au printemps pour tester des balises embarquées sur des bateaux partant du port de Sète, avec un objectif de mise en œuvre à l’automne.
En 2025, le programme Desdemone sera structuré pour développer une nouvelle plateforme satellite de six unités dédiée à la télédétection et à la gestion des déchets plastiques, représentant 85% des déchets marins en Méditerranée.
Des commandes de partenaires industriels
Le CSUM développe également des partenariats avec les gouvernements de Djibouti et du Sénégal pour des missions de collecte de données hydrologiques dans la vallée du Rift, une région où l’eau est vitale pour les populations locales. « Nous avons reçu des délégations d’Éthiopie, du Kenya, du Burundi et du Cameroun, laissant présager de nouveaux projets. Une convention sera signée avec la Côte d’Ivoire pour former des étudiants à la réalisation de satellites », précise le directeur du CSUM.
Le CSUM, ayant déjà formé 500 étudiants, est lauréat du projet national Cometes, doté de 2,8 millions d’euros pour cinq ans, visant à améliorer l’attractivité des formations dans le domaine spatial. Laurent Dusseau annonce : « Une nouvelle ère s’ouvre. Nous allons augmenter notre capacité d’accueil des étudiants et développer de nouvelles plateformes modulables et des satellites de plus grande taille ».