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Le théâtre de Robert Lepage, l’un des artistes canadiens les plus influents, se retrouve sur la scène de la Schaubühne à Berlin avec une œuvre poignante intitulée « Glaube, Geld, Krieg und Liebe ». Ce cycle narratif, qui aborde des thèmes universels tels que l’amour, la guerre et la perte, s’inscrit dans un contexte historique riche et complexe.
Un Écho des Séparations
Dans cette œuvre, Lepage explore la douleur des adieux à travers des scènes chargées d’émotion. Un moment marquant décrit une nonne qui trouve un bébé abandonné à la porte de son couvent après la Seconde Guerre mondiale. La lumière filtre à travers les vitraux de la chapelle et, alors que le temps passe, le bébé devient une jeune femme. Lorsqu’elle doit quitter la nonne qui l’a élevée, la tristesse est palpable, symbolisée par un dernier geste de la main.
Des Histoires entre Guerre et Amour
Le récit se déploie à travers quatre chapitres situés à des époques et en des lieux différents. Les personnages, interprétés par un ensemble de sept acteurs, naviguent entre des histoires d’amour, de perte et les conséquences de la guerre. Leurs vies sont entrelacées, montrant comment des événements tragiques façonnent leur destin dans un monde qui a été marqué par la destruction et la rédemption.
Au début de 2022, sur une gare à la frontière polono-ukrainienne, un homme et une femme se retrouvent au milieu du chaos d’une guerre naissante. L’enfant qu’elle a porté pour deux hommes à Berlin représente à la fois une nouvelle vie et une part de douleur, celle de la séparation inévitable.
La Quête de l’Identité
Le personnage de l’enfant abandonné, devenu adulte, donne naissance à des jumeaux qu’elle confie également à une institution. Des années plus tard, lors d’une collecte de fonds à Berlin, elle retrouve l’un de ses fils. Ce moment de reconnaissance est teinté de mélancolie, illustrant l’impact durable des choix passés et la recherche incessante de liens familiaux.
Thèmes Universels et Réflexion Sociale
Lepage aborde également la question de l’héritage familial à travers le prisme de la dépendance au jeu. Une femme, issue d’un milieu aisé, perd tout en jouant au blackjack, un acte qui la mène à un cycle de perte et de rédemption. L’artiste réussit à capturer l’excitation et le désespoir à travers des dialogues qui, bien que parfois artificiels, créent une atmosphère immersive.
Ce drame théâtral est une réflexion sur le passage du temps, les choix que nous faisons et leur impact. Lepage réussit à transmettre l’idée que, malgré les tragédies, il existe toujours une lueur d’espoir et un désir de connexion humaine.
En somme, « Glaube, Geld, Krieg und Liebe » ne se contente pas d’être une pièce de théâtre, mais devient un miroir des luttes humaines et des espoirs qui nous animent, rappelant à Berlin ce que le théâtre peut offrir : la promesse d’une rencontre et d’une compréhension partagée.