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Les portraits de Gisèle Pélicot, réalisés par l’artiste LaDame Quicolle, ornent désormais les murs de Lille, apportant une voix puissante contre la violence faite aux femmes.
Un hommage poignant à Gisèle Pélicot
Lunettes de soleil rondes, coupe au carré, cape, démarche décidée et tête haute : un portrait en pied de Gisèle Pélicot se déploie dans les rues de Lille. Ces collages, signés de l’artiste LaDame Quicolle, font partie de sa série intitulée « *Les gardiennes de rue* », initiée en 2021. Cette série met en lumière des femmes aux parcours ordinaires, mais profondément affectées par diverses formes de violence, telles que le viol, la prostitution infantile et la violence conjugale.
Un procès qui fait écho
Gisèle Pélicot, victime d’une tragédie personnelle, est la protagoniste d’un procès hors norme, ouvert le 2 septembre devant la cour criminelle du Vaucluse. Droguée aux anxiolytiques par son mari et violée durant dix ans par celui-ci et d’autres hommes, elle incarne la résilience face à l’horreur. Son portrait, collé dans plusieurs rues de Lille et de Paris, est accompagné d’un cartel : « *Mme Gisèle P., gardienne de rue (…) comment renforcer la place des femmes* ».
L’art engagé de LaDame Quicolle
Dans son atelier lumineux à Lille, LaDame Quicolle, féministe et diplômée des Beaux-Arts de Bourges, réalise des portraits qui font écho à des histoires de souffrance et de résistance. Elle immortalise ses modèles, les dessinant puis les collant dans la ville pour leur redonner une voix et une visibilité. Ces œuvres sont conçues pour « *briser le silence* » et « *meubler les no girl’s land*, ces endroits souvent désertés par les femmes le soir.
Un message puissant
Le premier portrait de LaDame Quicolle représente une jeune femme portant une veste à capuche, le regard sur la défensive, symbolisant toutes celles qui ont subi des violences. Ces femmes, selon l’artiste, « *surveillent, guettent, font peur* ». Son travail vise à « *interpeller* » et à « *fédérer* », montrant que ces personnes, bien qu’ayant vécu des violences, « *continuent à vivre* ».
Un des portraits marquants est aussi un autoportrait de LaDame Quicolle elle-même, en mémoire de sa propre expérience traumatique, collé sur les lieux de son agression.