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Ibn Arabi a exprimé les lettres en disant que « les lettres sont une communauté parmi les communautés », et c’est bel et bien le cas. Elles incarnent l’esprit du mot, façonnent le cœur des significations, et expriment à la fois la pensée et la beauté.
L’origine de l’alphabet arabe initial (Alphabet Haws)
Les différences entre les peuples et les multiples langues sont une chose, mais se mettre d’accord sur les lettres d’une langue en est une autre. Il est naturel pour une personne de se demander comment les lettres par lesquelles il parle, écrit, communique et exprime ses intentions ont émergé et comment les gens se sont mis d’accord sur leurs formes et leurs sons. Comment ont-elles survécu à l’épreuve du temps pour devenir l’icône d’une langue vivante, rivalisant en beauté et en majesté avec toutes les langues du monde?
La langue arabe est connue pour être l’une des langues sémitiques. Son origine remonte à la région nord de la péninsule arabique, et l’alphabet arabe avait un lien direct avec l’alphabet araméen. Ainsi, celui-ci fut influencé par l’alphabet araméen, et à l’époque, l’ordre initial des lettres arabes était en harmonie avec l’ordre des lettres araméennes. Les lettres dans l’alphabet araméen étaient écrites et prononcées comme suit : Aleph, Beth, Gimel, Daleth, He, Waw, Zayn. Quant aux lettres de l’alphabet arabe dans leur ordre initial (Haws), elles étaient prononcées et écrites comme suit: Aleph, Baa’, Jeem, Dal, Ha’, Waw, Zayn.
L’étymologie du nom par lequel il est connu (Haws) en résulte. Il convient de mentionner que les lettres arabes ont été influencées par l’écriture musnad du Yémen et certains disent qu’elles ont été principalement influencées par la manière d’écrire des Nabatéens, qui se base sur l’alphabet araméen. Le script de Jazm est connu comme le premier script arabe authentique.
Comment sommes-nous passés de l’alphabet Haws à l’alphabet alphabétique actuel ?
Au début de leur émergence, les lettres arabes n’étaient ni ponctuées ni vocalisées. Les récits convergent pour dire que le disciple Abu al-Aswad al-Du’ali introduisit la ponctuation après avoir consulté Ali ibn Abi Talib, que Dieu honore son visage. Le changement a été motivé par la crainte du changement de la récitation du Coran et de la compréhension de ses significations, après l’affluence de non-Arabes. Les Arabes étaient intrinsèquement capables, avec leur sens naturel et leur compétence linguistique, de lire les lettres similaires sans ponctuation ni vocalisation. Cependant, cela a posé problème pour les non-Arabes, ce qui a rendu la ponctuation et la vocalisation impératives.
Le début de cette pratique a consisté à ponctuer les lettres similaires, suivie par l’invention du point rouge placé au-dessus de la lettre, indiquant sa fatha, placé à gauche pour indiquer sa dhamma, et placé en dessous pour indiquer sa kasra.
Quant au changement de l’ordre des lettres, il s’est produit au milieu du premier siècle de l’Hégire, à l’époque omeyyade et particulièrement sous le règne de Abd al-Malik ibn Marwan. Deux linguistes bien connus, Nasr ibn Asim al-Laythi et Yahya ibn ‘Amr al-Adwani, ont entrepris des changements radicaux pour rendre l’alphabet arabe plus accessible aux non-locuteurs. Ils ont effectué des modifications radicales en plaçant les lettres similaires côte à côte et en les distinguant par des points, ont positionné la lettre Ta’ entre Ba’ et Tha’, et ont orné chaque lettre d’un nombre différent de points au-dessus ou en dessous de la lettre. Ces changements ont donné lieu à l’alphabet arabe tel que nous le connaissons aujourd’hui, connu sous le nom de l’abjad.
Entre la ponctuation et les diacritiques
Généralement, les lettres étaient écrites en noir, tout comme les points inventés par Nasr ibn Siyar et Yahya. En revanche, les points distingués par Abu al-Aswad al-Du’ali, qui exprimaient les mouvements, étaient écrits en rouge à l’époque avant de prendre des formes différentes. Khalil ibn Ahmad al-Farahidi, le brillant érudit de l’école des grammairiens de Basra et le pionnier de la science des dictionnaires, a remplacé les points d’al-Aswad par les formes des mouvements que nous connaissons aujourd’hui. Leur placement s’est appuyé sur la logique de la symétrie et de l’homogénéité dans la forme et le son lors de leur introduction. Ainsi, la fatha est devenue le fils du Aleph, portant son son court, et la dhamma est devenue la fille de Waw, portant sa forme et son son court également. Le kasra, quant à elle, prend une place sous la lettre, lui conférant le son court de Ya.
La philosophie des mouvements et leurs avantages
Les mouvements ont été classés du plus fort au plus doux comme suit: kasra, dhamma, fatha. Par conséquent, le fatha est le mouvement le plus léger, d’où sa fréquence dans les mots par rapport à ses deux sœurs, la dhamma et la kasra. Ce classement repose sur une référence auditive qui est à la fois lourde et légère et découle de la distinction entre les caractéristiques des lettres lors de l’examen de leur légèreté et de leur lourdeur sur la langue.
Parmi les avantages des mouvements figurent leur indication de sens. Les Arabes devaient respecter ces mouvements et y prêter une grande attention, car ils jouent un rôle dans la facilitation de la grammaire. Bien que les mouvements indiquent le sens, ils servent également à faciliter la grammaire, car bien que les mouvements indiquent le sens, ils permettent une plus grande facilité dans la compréhension de la grammaire. Les mouvements représentent également les signes de l’analyse grammaticale, facilitant ainsi la prononciation pour les locuteurs arabes et non-arabes.
En conclusion, la ponctuation et la vocalisation ont été introduites pour simplifier l’arabe à l’oral et à l’écrit, pour faciliter la compréhension et la rétention des significations, ainsi que pour en faire des indicatifs des significations des mots et de la grammaire qui les accompagnent. Ce qui confirme que les Arabes se sont efforcés de faciliter l’arabe et de le servir. Tout effort actuel visant à faciliter l’arabe dans la parole, la compréhension et l’esprit découle de cet effort initial et mérite d’être inscrit dans la liste des personnes honorées pour avoir servi la langue arabe qui ne cessera jamais de perdurer à travers les âges.