Sommaire
Brecht au Théâtre : Une Exploration de la Terreur
Peu monté, Grand-Peur et misère du IIIe Reich du dramaturge allemand Bertolt Brecht présente une série de tableaux qui illustrent comment la terreur influence les relations professionnelles, amicales et amoureuses. Mis en scène par Julie Duclos, ce spectacle a été inauguré au Théâtre national de Bretagne à Rennes le 24 septembre dernier et amorce une extensive tournée.
Une Œuvre Rare
D’une écriture entre 1935 et 1938, Grand-Peur et misères ne se contente pas d’être une pièce de théâtre classique ; il s’agit plutôt d’un ensemble de scènes, presque documentaires, tirées de témoignages et d’articles de presse de l’époque. Ces images du nazisme ordinaire révèlent la façon dont la peur s’immisce dans la vie quotidienne, sapant les rapports humains les plus intimes.
Échos du Passé et du Présent
Julie Duclos vise à établir un lien entre les événements d’hier et aujourd’hui. Les costumes créés par Caroline Tavernier jouent un rôle clé dans cette connexion, tout comme le décor conçu par Matthieu Sampeur, qui évoque subtilement les années 1930 avec ses verrières industrielles. Cette scénographie fluide permet à la mise en scène de naviguer facilement entre les différentes ambiances et situations.
Des Performances Inégales
Cependant, malgré une mise en place prometteuse, le spectacle peine à captiver pleinement le public. La direction des acteurs et leur jeu semblent parfois décalés, manquant d’authenticité et d’intensité. Ces éléments rendent difficile l’engagement émotionnel avec le sujet traité, qui mérite une interprétation plus profonde pour faire écho aux mécanismes sans temps.
Dans une période où le spectre des extrêmes droites se renforce en Europe, la résonance des œuvres de Brecht n’a jamais été aussi pertinente. En revisitant ses textes, des metteurs en scène comme Julie Duclos offrent une réflexion nécessaire sur l’intemporalité des enjeux de la peur et de la terreur au sein de la société.