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Dans le nouveau film *Une part manquante*, réalisé par Guillaume Senez, Romain Duris se glisse dans la peau d’un père désespéré à la recherche de sa fille à Tokyo. Ce personnage, chauffeur de taxi, est contraint de vivre en exil depuis plusieurs années suite à la séparation avec sa mère japonaise, qui a enlevé leur enfant. Au fil des nuits passées au volant, Duris, interprète d’un homme au bout du rouleau, voit sa vie basculer lorsque, la veille de son retour en France, sa fille monte dans son taxi.
Une quête tragique
Le film s’articule autour de cette rencontre inattendue, déclenchant une série de scènes qui dévoilent les complexités de la situation judiciaire du père. Malheureusement, Senez semble peiner à équilibrer le récit entre l’émotion et la clarté, et le film prend parfois des allures de dossier judiciaire mal maîtrisé. L’ajout d’une camarade d’infortune, interprétée par Judith Chemla, bien que talentueuse, apparaît comme une tentative maladroite de donner du relief à l’histoire sans vraiment y parvenir.
Des relations à redécouvrir
Le véritable enjeu de ce film réside dans la relation entre le père et sa fille, deux êtres qui ne se connaissent plus. Cette dynamique est explorée à travers quelques échanges poignants, qui, bien qu’émouvants, semblent parfois superficiels. Les scènes se succèdent sans véritable profondeur, rappelant par moments l’esthétique d’autres œuvres, comme *Drive My Car*, mais sans la même intensité. La motivation de Senez pour réaliser ce film reste alors floue, laissant le spectateur questionner l’intérêt d’une telle narration.
Une performance captivante
Malgré ces critiques, la performance de la jeune Mei Cirne-Masuki apporte une touche de mystère et d’authenticité au récit. Son personnage parvient à capter l’attention et à offrir une lueur d’espoir dans un film par ailleurs teinté de désespoir et de mélancolie. Le contraste entre la présence solide de Duris et la fraîcheur de Cirne-Masuki contribue à la complexité de cette quête paternelle.
Dans l’ensemble, *Une part manquante* présente une histoire touchante, mais souffre d’une mise en scène qui peine à captiver pleinement son public. Le sujet poignant de la recherche d’un lien familial est présent, mais manque parfois de l’étoffe nécessaire pour en faire un récit véritablement marquant.