Manger sain et durable, c’est possible

Comment se nourrir sans nuire à l’environnement ? Voici quelques pistes pour réduire l’empreinte carbone de son alimentation tout en continuant à se faire plaisir.

drive fermier

Un drive fermier des producteurs locaux à Bayonne.

Patxi Beltzaiz / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Cet article est extrait du mensuel Sciences et Avenir – La Recherche n°904, daté juin 2022. 

Du champ à l’assiette, l’alimentation représente à elle seule près d’un quart de l’empreinte carbone des ménages français. En cause, la production agricole (ruminants, utilisation d’engrais et de produits phytosanitaires, irrigation, etc.), mais aussi la consommation d’énergie, nécessaire, par exemple pour la transformation industrielle et le transport, dont l’acheminement de denrées importées. Toutefois, pour celles et ceux qui souhaitent réduire leur empreinte carbone, il est tout à fait possible de revisiter son assiette avec moins de répercussions sur la planète tout en continuant à se faire plaisir.

Consommer plus de légumineuses…

Leur culture nécessite un moindre recours aux engrais chimiques car sur les racines de ces plantes vivent des bactéries capables de fixer l’azote présent dans l’air et d’en enrichir naturellement les sols. En outre, les légumes secs (fèves, lentilles, haricots) sont une bonne source de protéines (20 à 40 g/100 g), de fibres (13,8 g/100 g de haricots blancs), de vitamines du groupe B et de minéraux. Ils sont une alternative à une moindre consommation de viande lorsqu’ils sont associés à des céréales pour apporter tous les acides aminés nécessaires à l’organisme.

… et de végétaux locaux

Le régime méditerranéen réduirait de 18 à 35 % l’empreinte carbone des pays européens (Espagne, France, Italie, Grèce). Cela s’expliquerait en partie par le fait que ce régime, essentiellement à base de végétaux (céréales complètes, légumineuses, légumes, fruits), fait largement appel à des produits locaux, évitant ainsi le transport des aliments sur de longues distances. En outre, l’impact écologique de la culture de fruits et légumes est faible : 1 kg de pommes et de légumes racines (carottes, navets, etc.) émet en moyenne 0,4 kg d’équivalent CO2/kg, les choux 0,5 kg eqCO2/kg. Toutefois, mieux vaut choisir des produits de saison. La culture sous serre chauffée d’une tomate émet en effet dix fois plus de gaz à effet de serre que sa production en plein champ, selon l’Ademe.

Bien choisir son poisson

Cet article est extrait du mensuel Sciences et Avenir – La Recherche n°904, daté juin 2022. 

Du champ à l’assiette, l’alimentation représente à elle seule près d’un quart de l’empreinte carbone des ménages français. En cause, la production agricole (ruminants, utilisation d’engrais et de produits phytosanitaires, irrigation, etc.), mais aussi la consommation d’énergie, nécessaire, par exemple pour la transformation industrielle et le transport, dont l’acheminement de denrées importées. Toutefois, pour celles et ceux qui souhaitent réduire leur empreinte carbone, il est tout à fait possible de revisiter son assiette avec moins de répercussions sur la planète tout en continuant à se faire plaisir.

Consommer plus de légumineuses…

Leur culture nécessite un moindre recours aux engrais chimiques car sur les racines de ces plantes vivent des bactéries capables de fixer l’azote présent dans l’air et d’en enrichir naturellement les sols. En outre, les légumes secs (fèves, lentilles, haricots) sont une bonne source de protéines (20 à 40 g/100 g), de fibres (13,8 g/100 g de haricots blancs), de vitamines du groupe B et de minéraux. Ils sont une alternative à une moindre consommation de viande lorsqu’ils sont associés à des céréales pour apporter tous les acides aminés nécessaires à l’organisme.

… et de végétaux locaux

Le régime méditerranéen réduirait de 18 à 35 % l’empreinte carbone des pays européens (Espagne, France, Italie, Grèce). Cela s’expliquerait en partie par le fait que ce régime, essentiellement à base de végétaux (céréales complètes, légumineuses, légumes, fruits), fait largement appel à des produits locaux, évitant ainsi le transport des aliments sur de longues distances. En outre, l’impact écologique de la culture de fruits et légumes est faible : 1 kg de pommes et de légumes racines (carottes, navets, etc.) émet en moyenne 0,4 kg d’équivalent CO2/kg, les choux 0,5 kg eqCO2/kg. Toutefois, mieux vaut choisir des produits de saison. La culture sous serre chauffée d’une tomate émet en effet dix fois plus de gaz à effet de serre que sa production en plein champ, selon l’Ademe.

Bien choisir son poisson

En 2021, 56 % des stocks de poissons pêchés et consommés en France étaient issus de populations exploitées durablement, contre 15 % il y a vingt ans. C’est le cas par exemple de la coquille Saint-Jacques prélevée dans la Manche, du merlu (golfe de Gascogne, mers Celtique et du Nord) ou du merlan (mer du Nord, Manche). Mais 10 % des espèces sont considérées comme « effondrées », tels la sole et le cabillaud pêchés en mer du Nord et en mer Celtique, selon l’Ifremer. Sur les étals, on peut se tourner vers les petits poissons de type sardines ou maquereaux, riches en acides gras polyinsaturés oméga-3, et ceux pêchés à la ligne ou en casiers, des méthodes plus sélectives que les chaluts. Mieux vaut en revanche éviter les poissons et les crustacés issus de l’aquaculture — qui contribue à la surpêche — et préférer les labels « Pêche durable » ou « France pêche durable et responsable ».

Éviter les produits ultratransformés

La consommation de l’équivalent de 1000 kcal d’aliments ultratransformés (pizzas, plats préparés, pâtisseries industrielles…) aurait accru de 21 % les émissions de gaz à effet de serre liées aux régimes alimentaires au Brésil. Certains ingrédients utilisés par l’industrie agroalimentaire tels que l’huile de palme, présente dans les pâtes à tartiner, les sauces et les plats préparés, contribuent par leur culture à la déforestation de la forêt primaire ou encore à l’érosion et à l’appauvrissement des sols.

Limiter sa consommation de bœuf

C’est l’une des recommandations du Groupe intergouvernemental d’experts sur le climat (Giec) pour limiter le réchauffement climatique. En effet, à l’échelle mondiale, l’élevage serait responsable de 14,5 % des émissions de gaz à effet de serre, dont le protoxyde d’azote (N2O) et le méthane (CH4). Avec 13,1 kg d’équivalent CO2 par kilogramme de viande bovine française, la production de bœuf a un impact écologique particulièrement élevé. Aussi, celles et ceux qui souhaitent continuer à manger des produits carnés tout en prenant soin de la planète peuvent en consommer en moindre quantité ou de bonne qualité, issus d’élevages de proximité. On peut également se tourner vers la volaille (3 kg eqCO2/kg de poulet Label rouge) et les œufs (2,1 kg eqCO2/kg, élevage plein air), dont les productions sont moins néfastes pour l’environnement.

« Plus de nutriments dans les produits de saison », par Lola Chevy, diététicienne nutritionniste à Villefranche-sur-Saône (Rhône)

Il n’est pas nécessaire d’acheter des produits venus de très loin pour profiter de leurs bienfaits nutritionnels. Certains aliments “tendance” telles les baies de Goji, venues de Chine, ou bien la canneberge, importée du Canada, peuvent facilement être remplacés par des fruits locaux comme les myrtilles, le cassis ou encore le raisin, tout aussi concentrés en antioxydants. Fraîchement cueillis à maturité, légumes et fruits de saison apportent un maximum de vitamines et de minéraux. Par ailleurs, ils ont plus de goût et sont souvent moins traités.

Source: Sciencesetavenir.fr
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