Sommaire
Découverte de l’île de Whakaari
À 43 miles au large de la côte est de la Nouvelle-Zélande, se trouve l’île de Whakaari, découverte pour la première fois en 1769 par l’explorateur britannique le capitaine James Cook. Connue sous le nom d’île Blanche, cette île abrite un volcan sous-marin en forme de cône. En 1997, le volcan et l’île, âgés d’environ 200 000 ans, ont été officiellement renommés Whakaari/White Island. Malgré son activité volcanique notoire, Whakaari est devenue une destination touristique prisée, accueillant environ 10 000 visiteurs chaque année.
Une île tragiquement active
Whakaari est connue pour ses éruptions fréquentes, signalées notamment en 1975-2000, 2012-2013, et 2016. Malgré ces antécédents, des visites guidées coûteuses étaient proposées aux touristes désireux d’explorer les cratères de ce volcan actif. Marcher dans cet amphithéâtre clos, sur le sol même du volcan, offrait un spectacle impressionnant, entouré de fumerolles et de lacs de cratère bouillonnants. Cependant, le 9 décembre 2019, l’île a été témoins d’une éruption tragique qui a bouleversé la vie de nombreux visiteurs imprudents.
Le drame de l’éruption de 2019
Aux alentours de 14h11, en ce jour fatidique de décembre, le volcan de Whakaari est entré en éruption, piégeant 47 touristes sur l’île. Malgré les récentes activités volcaniques, la compagnie de croisière Ovation of the Seas avait fortement recommandé cette excursion, assurant la sécurité des visiteurs. Cependant, l’éruption a engendré un nuage toxique et de cendres, plongeant l’île dans l’obscurité. Les touristes présents ont dû fuir, certains souffrant de difficultés respiratoires et de brûlures.
Le sauvetage a été une course contre la montre, et malheureusement, seuls 23 individus ont pu être secourus. Les recherches des personnes disparues se sont avérées difficiles, et finalement, sur les 47 personnes présentes sur l’île, 22 ont perdu la vie et 25 autres ont été blessées, certaines avec des brûlures graves sur 80% de leur corps, nécessitant des soins intensifs.
Témoignage poignant d’une survivante
Stephanie Browitt, une survivante de l’éruption de Whakaari, a partagé son histoire bouleversante. Ayant perdu son père et sa sœur lors de l’éruption, elle a été gravement brûlée, perdant même plusieurs doigts. Après des mois d’hospitalisation et de nombreux traitements, elle a entamé un long processus de guérison physique et émotionnelle. À travers les réseaux sociaux, elle sensibilise sur les défis des survivants de brûlures et témoigne de sa douloureuse expérience.
Poursuites et leçons tirées
La tragédie de Whakaari a soulevé des questions sur la sécurité des touristes sur l’île volcanique. Près d’un an après l’événement, le gouvernement néo-zélandais a engagé des poursuites contre plusieurs entités pour négligence en matière de sécurité. Parmi elles, l’agence de recherche néo-zélandaise, GNS Science, a été mise en cause pour avoir potentiellement omis de communiquer efficacement sur les risques volcaniques. Bien que certaines charges aient été abandonnées, les leçons tirées de cette tragédie restent pertinentes pour l’avenir.
L’incertitude persistante
Malgré les efforts pour assurer la sécurité des visiteurs et les mesures prises pour éviter une nouvelle catastrophe, Whakaari demeure imprévisible. Le risque d’une nouvelle éruption plane, incitant les autorités à la prudence. La vigilance reste de mise, et les leçons apprises de cette tragédie continuent de guider la gestion des risques volcaniques dans la région.