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Des obstacles persistants à l’accès à l’IVG en France
Un baromètre publié ce jeudi 26 septembre par le Planning familial met en lumière les difficultés d’accès à l’IVG en France, malgré la reconnaissance de ce droit dans la Constitution. Ce rapport a été élaboré en partenariat avec l’Ifop et révèle que les femmes les plus vulnérables continuent de faire face à des obstacles significatifs. Afin de dénoncer cette situation, une mobilisation est prévue à Paris le 28 septembre.
50 ans après la loi Veil : un accès encore entravé
Cinquante ans après la promulgation de la loi Veil, qui a légalisé l’avortement, de nombreux freins demeurent dans son accès. Le premier baromètre sur l’accès à l’IVG, rendu public récemment, souligne que bien que le nombre d’IVG ait augmenté, atteignant environ 243 600 en 2023, un grand nombre de femmes éprouvent toujours des difficultés pour y recourir. À noter que 85 % des personnes interrogées se disent fortement attachées à ce droit, mais 51 % des femmes ayant déjà avorté craignent une régression future de ce droit.
Inégalités et préoccupations croissantes
Parmi les obstacles identifiés, 89 % des sondés signalent au moins un frein, qu’il soit lié à la fermeture de structures médicales, à des délais d’attente excessifs ou à la stigmatisation entourant l’acte d’avorter. 63 % des femmes ayant avorté témoignent d’une crainte d’être jugées, que ce soit par des professionnels de santé ou leur entourage. Trois femmes sur dix ressentent des pressions diverses, ce qui contribue à un climat de silence et de culpabilisation.
Des disparités selon les territoires
Le baromètre révèle également une disparité importante en fonction des territoires. Les femmes vivant en zones rurales ou celles en situation d’immigration, notamment sans-papiers, éprouvent des difficultés accrues pour accéder à l’IVG. En effet, 57 % des femmes en milieu rural et 59 % des femmes immigrées estiment que l’accès à l’avortement est particulièrement difficile. Les fermetures estivales de structures médicales, couplées à des délais d’attente prolongés, aggravent encore la situation.
Appel à la mobilisation et à une meilleure formation
Face à ce constat alarmant, le Planning familial engage un appel à la mobilisation pour assurer un accès égalitaire et libre à l’IVG. Parmi les mesures proposées figurent une meilleure formation des professionnels de santé et des campagnes de sensibilisation pour briser les tabous. L’association insiste sur la nécessité de développer de nouveaux centres IVG, notamment dans les zones rurales et les déserts médicaux.
Alors que le contexte politique en Europe devient de plus en plus conservateur, le Planning familial invite à une action politique déterminée pour protéger ce droit fondamental. La mobilisation prévue le 28 septembre à Paris, à l’occasion de la Journée internationale pour le droit à l’avortement, vise à sensibiliser sur l’importance d’assurer un accès à l’IVG pour toutes les femmes.