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Alerte famine et maladies au Soudan : l’ONU appelle à l’action
Les agences des Nations Unies ont averti que la famine et les maladies menacent de provoquer des « innombrables » décès au Soudan, dévasté par la guerre, à moins qu’une action d’urgence ne soit prise.
Selon des responsables de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la malnutrition, le délabrement des infrastructures de santé et une augmentation des cas de choléra frappent la population. Cette déclaration a été faite mardi, alors qu’ils soulignaient les « immenses défis » auxquels font face les travailleurs humanitaires après 18 mois de conflit dans le pays.
« Des enfants et des mères malnutris meurent faute d’accès aux soins, et le choléra se propage dans de nombreuses régions du pays », a déclaré Hanan Balkhy, directrice régionale de l’OMS, lors d’une conférence de presse au Caire, capitale de l’Égypte voisine.
« Sans intervention immédiate, la famine et les maladies feront de nombreuses autres victimes », a-t-elle ajouté.
Conflit en cours et ses conséquences
La guerre actuelle entre les Forces armées soudanaises (FAS) et les Forces de soutien rapide (FSR) dure depuis avril de l’année dernière, tuant 20 000 personnes et déplaçant plus de 10 millions d’individus, dont 2,4 millions ont fui vers d’autres pays, selon les estimations de l’ONU.
La communauté internationale peine à mettre fin à ce conflit dévastateur, qui est éclipsé par les guerres en Ukraine et à Gaza.
Les États-Unis ont annoncé mardi avoir ajouté Algoney Hamdan Dagalo Musa, le frère cadet du commandant des FSR, Mohamed Hamdan Dagalo, connu sous le nom de Hemedti, à leur liste de sanctions.
Le département du Trésor américain a accusé Musa de diriger l’approvisionnement en armes des FSR et d’aggraver la guerre civile du pays. Cependant, Washington a jusqu’à présent rejeté les appels à sanctionner directement Hemedti pour des allégations de violations des droits humains, y compris dans la région du Darfour.
Le conflit a laissé plus de 25 millions de personnes, soit plus de la moitié de la population soudanaise, dans un besoin désespéré de nourriture et de soins de santé.
La situation sanitaire alarmante
Le choléra semble avoir augmenté ces dernières semaines, selon les chiffres publiés par le ministère soudanais de la Santé lundi. Ce dernier a signalé 21 288 cas et 626 décès depuis juillet, une hausse significative par rapport aux 15 577 cas et 506 décès signalés le 26 septembre.
Le ministère a officiellement déclaré une épidémie de choléra en août, après qu’une vague de cas ait été signalée le mois précédent. La maladie se propage rapidement dans des zones dévastées par de fortes pluies et des inondations, notamment dans l’est du pays, où des millions de personnes déplacées se réfugient.
La plupart des cas ont été signalés à Kassala, où l’OMS, en collaboration avec le ministère de la Santé et l’UNICEF, mène une seconde campagne de vaccination orale contre le choléra qui a débuté le mois dernier.
Richard Brennan, directeur régional des urgences de l’OMS, a indiqué mardi que l’augmentation des cas était « préoccupante », ajoutant qu’il était « trop tôt pour déterminer l’efficacité de la campagne de vaccination ».
Balkhy a averti que le système de santé soudanais est en « chute libre », avec 75 % des établissements de santé de la capitale, Khartoum, désormais non fonctionnels. Elle a ajouté que la situation dans les États occidentaux du Darfour était pire.
Contexte du conflit
La guerre entre les FAS et les FSR a débuté à la mi-avril 2023, après qu’une rivalité croissante a éclaté au grand jour sur des projets soutenus par la communauté internationale visant à une transition vers un gouvernement civil.