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Stress et formation de souvenirs : des engrammes perturbés
Les chercheurs ont démontré que le stress modifie la façon dont le cerveau enregistre les souvenirs, provoquant une confusion entre les événements neutres et les situations menaçantes. Ces résultats pourraient expliquer pourquoi les personnes stressées se sentent souvent en danger, même dans des environnements sans risque. Les conclusions de cette recherche pourraient également ouvrir la voie à de nouvelles approches thérapeutiques pour traiter des troubles comme le stress post-traumatique (SSPT) et les troubles anxieux généralisés.
Mécanismes cérébraux et réponse amplifiée au stress
Les souvenirs sont stockés dans le cerveau sous forme d’engrammes, des regroupements spécifiques de neurones activés lors de la création d’un souvenir. Les chercheurs, dirigés par Sheena Josselyn, neuroscientifique à l’hôpital pour enfants de Toronto, ont cherché à comprendre si le stress affecte la formation de ces engrammes. Ils se sont concentrés sur l’amygdale, une région du cerveau connue pour son rôle dans la gestion des émotions et des réponses au stress.
Pour tester leur hypothèse, les scientifiques ont mené une expérience en trois phases sur des souris, induisant un état de stress et testant la mémoire des souris dans des environnements différents. Les résultats ont montré que les souris stressées ne pouvaient pas distinguer les sons neutres des sons effrayants, indiquant une incapacité à différencier les stimuli.
Vers des approches thérapeutiques innovantes
Les chercheurs ont pu inverser les effets du stress sur la formation de la mémoire à l’aide de deux médicaments. L’un d’eux, la mifépristone, a été administré au moment de la formation du souvenir, permettant aux souris stressées de réagir comme celles qui ne l’étaient pas.
Cependant, ces médicaments présentent des limitations, notamment des effets secondaires potentiels et une efficacité limitée à une administration très précise. Ces découvertes offrent de nouvelles perspectives pour comprendre comment le stress et le traumatisme peuvent altérer la mémoire et provoquer une anxiété généralisée.
L’équipe de Sheena Josselyn explore maintenant des approches pour moduler les engrammes après la formation des souvenirs, cherchant à déterminer si les engrammes amplifiés par le stress peuvent être réajustés ou « effacés ».