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Les Médecines Alternatives et Complémentaires (MAC) : un Essor Continu
Depuis plusieurs années, les médecines alternatives et complémentaires (MAC) gagnent en popularité. De l’ostéopathie à l’homéopathie en passant par l’aromathérapie, l’Organisation Mondiale de la Santé répertorie plus de 400 pratiques thérapeutiques dites « alternatives », « complémentaires » ou « traditionnelles » à travers le monde.
Ces approches, souvent bénéfiques en complément des traitements conventionnels, soulèvent toutefois des questions quant à la formation et à la rigueur scientifique de ceux qui les pratiquent. Certains risques peuvent découler du manque de clarté dans les contre-indications ou des potentielles dérives sectaires.
Une critique fréquente faite aux médecines alternatives est la facilité avec laquelle n’importe qui peut se déclarer « thérapeute », parfois sans aucune formation adéquate. En revanche, la médecine conventionnelle est strictement encadrée et réservée aux professionnels de santé diplômés. Cependant, certaines MAC font l’objet d’une formation médicale sérieuse et reconnue. Faisons le point sur ce sujet.
Le Phytothérapeute : Un Professionnel de Santé Qualifié
Historiquement, les phytothérapeutes devaient obtenir un diplôme d’herboristerie reconnu par l’État avant 1941. Aujourd’hui, la formation en phytothérapie est accessible aux professionnels de santé tels que les médecins généralistes, les vétérinaires, les dentistes ou les sages-femmes. Certaines pharmacies dispensent également des cours de botanique, permettant aux pharmaciens de recommander certaines plantes pour des besoins spécifiques.
En parallèle à ces formations universitaires réservées aux professionnels de santé, des formations privées sont disponibles pour les naturopathes, bien que ces derniers ne puissent traiter des maladies sans exercer illégalement la médecine. Ainsi, la phytothérapie est principalement utilisée dans un cadre de bien-être.
L’Aromathérapeute : Un Praticien de Santé Compétent
L’aromathérapie, basée sur l’utilisation d’huiles essentielles, est enseignée à l’université exclusivement aux professionnels de santé. Le diplôme obtenu à la suite de cette formation confère le titre d’aromathérapeute à ces praticiens, démontrant ainsi leur formation médicale.
Il est important de noter que bien que l’aromathérapeute soit un professionnel de santé apte au diagnostic et au traitement des maladies, les « conseillers en aromathérapie », « herbalistes » ou « aromatologues » ne bénéficient pas de cette qualification.
L’Homéopathie : Une Reconnaissance en Évolution
Jusqu’en octobre 2019, certains médecins généralistes pouvaient se revendiquer homéopathes. Cependant, l’Ordre des médecins a mis fin à cette reconnaissance, empêchant les nouveaux médecins d’utiliser ce titre. Malgré cela, les médecins déjà titulaires de la qualification peuvent continuer à l’utiliser, conduisant à l’appellation de « médecins homéopathes ».
Au jour d’aujourd’hui, tous les médecins sont autorisés à prescrire des traitements homéopathiques, disponibles en vente libre en pharmacie.
Le Naturopathe : Un Praticien Non Médical
En France, la naturopathie n’est ni reconnue comme pratique médicale ni réglementée, permettant ainsi à toute personne d’y accéder légalement sans formation spécifique. De nombreux centres de formation délivrent des diplômes divers tels que naturopathe, praticien naturopathe, naturopathe holistique, conseiller en hygiène vitale ou naturothérapeute.
Certains établissements proposent une formation de « conseiller en naturopathie » enregistrée au Répertoire National des Certifications Professionnelles (RNCP), attestant d’une reconnaissance étatique. Les naturopathes sont libres de pratiquer tant qu’ils n’exercent aucun acte médical ou traitement des maladies.
L’Acupuncteur : Un Praticien de Santé Autorisé
L’acupuncture est considérée comme un acte médical, limitant sa pratique aux médecins, sages-femmes et chirurgiens-dentistes après une formation de 2 ans. Toutefois, selon des données de 2012 du Syndicat National des Médecins Acupuncteurs Français, entre 4000 et 6000 personnes exercent illégalement cette thérapie.
Il est essentiel de respecter ces réglementations pour garantir des pratiques médicales sûres et de qualité.
Source : Médecines Alternatives et Complémentaires, qu’est-ce qui marche? – Alexandra Delbot et Florian Gouthière, éd. Les Arènes.