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Réforme de l’AME : Bruno Retailleau se positionne
Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a pour projet de réformer l’AME, ou aide médicale de l’État. Cette initiative repose sur un rapport publié l’année dernière, qui propose une dizaine de pistes pour faire évoluer ce dispositif essentiel. Parmi les suggestions, on retrouve le renforcement des contrôles ainsi qu’une réévaluation des avantages « collatéraux » liés à l’AME.
Un dispositif sous surveillance
Bruno Retailleau, désormais en charge du ministère de l’Intérieur, souhaite apporter des changements significatifs à l’Aide médicale de l’État, un programme destiné à fournir des soins aux étrangers en situation irrégulière. Ce dispositif avait déjà attiré son attention lorsque il était sénateur. En 2023, 466 000 personnes ont bénéficié de l’AME, dont le coût s’élève à 1,141 million d’euros selon un rapport de la commission des finances et du contrôle budgétaire.
Renforcement des contrôles nécessaires
Un rapport commandé par Élisabeth Borne et rendu public l’an passé qualifie l’AME de « dispositif utile » et « globalement maîtrisé ». Cependant, il met en avant plusieurs recommandations pour son amélioration. Parmi ces pistes, il est proposé d’augmenter la rigueur des contrôles, notamment en rendant obligatoires la présence physique des bénéficiaires lors du dépôt de dossier. De plus, le rapport suggère une vérification systématique de tous les bénéficiaires, y compris des ayants droit.
Claude Evin, ancien ministre de la Santé et co-auteur du rapport, explique : « Il y a des personnes qui bénéficient de l’AME qui se rattachent à des étrangers en situation irrégulière. Il y a sans doute nécessité d’améliorer la situation par l’Assurance Maladie. » Un autre point soulevé concerne la formation des agents à l’identification des faux papiers, ainsi que l’allongement de la liste des soins qui nécessiteraient un accord préalable de l’Assurance Maladie, comme c’est déjà le cas pour certaines opérations de la cataracte.
Des avantages controversés à revoir
Les auteurs du rapport soulèvent également des interrogations quant à l’utilisation de l’AME pour obtenir des bénéfices « collatéraux ». Par exemple, les bénéficiaires peuvent profiter d’une réduction de 50% sur les transports collectifs. Claude Evin précise : « Les bénéficiaires de l’AME sont des personnes en situation irrégulière. Pour bénéficier de réductions sur les transports en commun, ils n’ont d’autre choix que de présenter leur titre de bénéficiaire de l’AME. » Ainsi, l’utilisation de l’AME pour d’autres prestations pourrait être remise en question.
Ces réflexions pourraient influencer les décisions futures de Bruno Retailleau concernant l’avenir de l’AME et ses modalités d’application.