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Une médecin de Londres témoigne de la situation à Gaza
La Dr. Mahim Qureshi, spécialiste en chirurgie vasculaire à l’Imperial College de Londres, a déclaré qu’elle n’a jamais vu d’individu armé ou de tunnels à l’intérieur des hôpitaux Nasser et Al-Aqsa dans la bande de Gaza. Elle a travaillé avec l’International Rescue Committee (IRC) à Gaza, où elle a observé que les gens ne réagissent plus au bruit des bombes, ayant perdu ce « sens physiologique naturel ».
Contexte de la crise sanitaire en Gaza
Les déclarations de la Dr. Mahim ont été faites lors d’une webconférence organisée par l’IRC le jeudi 30 janvier 2025, intitulée « Comprendre la crise sanitaire à Gaza », et couverte par Al Jazeera Santé.
Elia Abou Atta, directeur des communications et des médias régionaux à l’IRC, a mentionné que plus de 15 mois de conflit ont gravement endommagé l’infrastructure de santé de Gaza, laissant plus de deux millions de personnes sans accès aux soins médicaux. Depuis le cessez-le-feu du 19 janvier, presque tous les hôpitaux sont détruits ou endommagés, et aucun hôpital ne fonctionne dans le nord.
Les conséquences tragiques du conflit
Les travailleurs de la santé sont épuisés, avec 500 décès parmi leurs rangs, tandis que les restrictions sur les fournitures médicales entraînent des morts évitables. En réponse à une question d’Al Jazeera Santé sur le nombre de décès depuis le 7 octobre, le Dr. Mohamed Al-Ayla, directeur du projet « Racines » pour la santé et le développement social, a déclaré qu’aucune installation de santé n’est opérationnelle dans le nord ou la ville de Gaza.
État des infrastructures de santé
Les cliniques de l’UNRWA sont devenues des refuges, et les cliniques gouvernementales ont été détruites au début du conflit, laissant Gaza sans aucune installation de santé. La Dr. Anna Gilani, consultante en chirurgie orthopédique pédiatrique, a également souligné que les patients meurent faute de soins adéquats.
Elle a mentionné : « Le nombre réel de morts… Je crois sincèrement que nous ne le saurons jamais ».
Des chiffres alarmants
La Dr. Mahim a affirmé que même les décès dus aux blessures directes sont largement sous-estimés, sans compter les victimes de la famine et les complications de santé liées à un manque de soins prénatals. Elle a souligné que cet énoncé n’inclut pas ceux qui sont morts de maladies qui auraient pu être complètement traitées dans le système de santé palestinien avant le début de la guerre.
Appel à l’action humanitaire
Maha Al-Khatib, coordinatrice de la santé à l’IRC en Palestine, a déclaré qu’il est essentiel de permettre l’entrée de fournitures médicales, d’eau et de nourriture pour améliorer la situation à Gaza, et que des actions à court et à long terme sont nécessaires pour rendre la vie possible.
Le Dr. Mohamed Al-Ayla a exprimé son choc face à l’ampleur de la destruction des installations de santé, affirmant que les forces israéliennes ciblent délibérément ces établissements. Il a témoigné avoir vu la clinique de soins de santé primaires de Jabalia et celle de Beit Hanoun complètement détruites.
Un témoignage poignant d’un médecin
La Dr. Mahim a également répondu à une question concernant la présence de Hamas dans les établissements de santé, affirmant qu’elle a passé près de deux mois à Gaza sans jamais voir d’individu armé dans les hôpitaux. Elle a pu se déplacer librement sans aucune zone interdite.
La Dr. Anna Gilani a partagé une histoire tragique d’un médecin orthopédique qui a perdu sa famille lors d’une attaque aérienne, soulignant le traumatisme vécu par le personnel médical et les civils dans la région.
La réalité de la vie à Gaza
La Dr. Mahim a décrit le bruit constant des drones comme une caractéristique marquante de la vie à Gaza, ce qui a profondément affecté les habitants. Elle a noté que les enfants lui ont appris à distinguer les sons des différents appareils militaires, témoignant de la normalisation de la violence dans leur quotidien.
Elle a conclu en déclarant que beaucoup de ces enfants ont perdu leur réflexe de réaction face aux explosions, illustrant la désensibilisation tragique résultant de cette guerre prolongée.