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La lutte contre les violences conjugales souffre d’un « manque criant de financements », qui rend difficile en particulier la création de nouvelles places d’hébergement pour les victimes et l’« éviction » des hommes violents, affirme mardi la Fondation des femmes
dans un rapport publié mardi, un an après les conclusions du « Grenelle ».
« Pour héberger et accompagner les victimes, en particulier dans des structures spécialisées, il manque au minimum (…) 32 millions d’euros au budget de l’Etat pour 2021 », affirme cette fondation dans la 4e édition de son rapport intitulé « Où est l’argent pour protéger les femmes victimes de violences ? ».
[Communiqué de presse] #Feminicides : “Grande cause, petits moyens”
👉 A l’occasion du #25novembre, publication du rapport 2020 de la Fondation des Femmes “Où est l’argent pour mieux protéger les femmes victimes de violence ?”
Téléchargez le rapport ici: https://t.co/44u41ohJ23pic.twitter.com/9SXNdXUuYJ
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— Fondation des Femmes (@Fondationfemmes) November 24, 2020
Création de places d’hébergement
Cette somme permettrait de créer 2.000 places d’hébergement supplémentaires, en plus des 1.000 annoncées en 2021 par le gouvernement, selon cette fondation féministe qui depuis 2015 collecte des fonds pour développer et soutenir les actions en faveur des droits des femmes.
Un an après l’organisation du « Grenelle » contre les violences conjugales, « si certaines avancées ont été réalisées, une grande partie des mesures restent à mettre en œuvre », déplore-t-elle. Selon le gouvernement – qui doit présenter mercredi un nouveau bilan de son action – près de la moitié des mesures annoncées il y a un an étaient effectives cet automne.
Une année 2020 « en demi-teinte »
Les militantes de la Fondation des femmes, de leur côté, évoquent une année 2020 « en demi-teinte » : d’un côté la France « a été un pays exemplaire » en matière de lutte contre le phénomène pendant le premier confinement – caractérisé par une nette hausse des violences –, de l’autre « cette mobilisation exceptionnelle est malheureusement retombée dès les lendemains » de cette période particulière, selon elles.
La Fondation des femmes demande par ailleurs la mise en place « d’un Observatoire national des féminicides » qui assurerait « un décompte national mais surtout une analyse fine de chaque dossier, afin d’en isoler les dysfonctionnements », et un « budget supplémentaire du ministère de la justice » pour « financer la politique d’éviction des hommes violents ».
Une autre association préconise de tripler le budget français
Un autre organisme de défense des droits des femmes, le centre Hubertine Auclert – qui dépend du Conseil régional d’Ile-de-France – est arrivé à des conclusions similaires dans un rapport distinct, publié également cette semaine.
Le rapport comparatif entre les politiques de lutte contre les violences faites aux femmes en Espagne et en France est disponible en téléchargement ici : https://t.co/jAqZ83cHiT#LutteViolencesFranceEspagnepic.twitter.com/6jY8vbwpGR
— Femmes-Hommes IDF (@CentreHubertine) November 23, 2020
En comparant la situation française avec celle prévalant en Espagne – un pays souvent montré en exemple en matière de lutte contre les violences conjugales et les féminicides, depuis qu’il s’est saisi de la question en 2004 –, les auteurs de ce rapport préconisent de quasiment tripler le budget public consacré à ce fléau.
Ils demandent également que la France se dote de juges ou juridictions spécialisés sur ces questions, ainsi que d’un système de suivi des victimes et d’évaluation du danger encouru par chaque femme – dispositif qui serait partagé entre la police, la justice et les travailleurs sociaux.